David Friedman, proche de Donald Trump et connu pour ses positions controversées en faveur notamment de la colonisation, est arrivé lundi en Israël pour prendre ses fonctions d'ambassadeur des États-Unis, à quelques jours de la visite très attendue du président américain.

David Friedman, de confession juive, s'est rapidement rendu au mur des Lamentations dans la Vieille ville de Jérusalem, ont constaté des journalistes de l'AFP. Il y a prié et a embrassé le mur, haut lieu du judaïsme.

Son arrivée précède de quelques jours la visite, très attendue et prévue en début de semaine prochaine, du président américain en Israël et en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'État hébreu.

Entretemps, M. Friedman doit remettre mardi au président israélien Reuven Rivlin les lettres de créance officialisant son accréditation.

L'une des premières questions posées par son arrivée est de savoir s'il va travailler à Tel-Aviv ou à Jérusalem.

Cet avocat juif, partisan de la colonisation et de l'annexion par Israël de parties de la Cisjordanie occupée, s'est déclaré par le passé en faveur du déménagement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, en rupture avec la politique historique des États-Unis, qui est aussi celle de la très grande majorité de la communauté internationale.

Le statut de Jérusalem est l'une des questions les plus épineuses d'un règlement du conflit israélo-palestinien.

Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale indivisible, y compris Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem occupée par Israël depuis 1967 et annexée depuis 1980.

Les Palestiniens, qui veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'État auquel ils aspirent, ainsi que les pays arabes ont mis en garde contre le potentiel explosif selon eux d'un déménagement de l'ambassade et d'une reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d'Israël.

La question de Jérusalem, où se trouvent d'importants lieux saints pour les chrétiens, les juifs et les musulmans, touche en outre à des sensibilités religieuses extrêmement vives.

Le président américain est appelé à décider d'ici à début juin s'il tient sa promesse de campagne de déménager l'ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem ou si, au contraire, il perpétue la politique systématique de ses prédécesseurs consistant à bloquer tous les six mois le transfert de l'ambassade voté en 1995 par le Congrès américain.

«Sceptique» sur la solution à deux États

Les éventuelles déclarations de Donald Trump sur le sujet d'ici ou au cours de sa visite seront guettées avec la plus grande attention.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a prévenu qu'un tel transfert pourrait conduire les Palestiniens à reconsidérer leur reconnaissance d'Israël, remettant en cause un des fondements des efforts de règlement du conflit.

Aussitôt après sa désignation par M. Trump en décembre, M. Friedman avait dit avoir hâte de remplir sa mission «dans la capitale éternelle d'Israël, Jérusalem».

M. Friedman s'est aussi signalé par des déclarations sur l'annexion par Israël de parties de la Cisjordanie occupée ou sur la colonisation, faisant les délices d'une partie de la droite israélienne.

«Je suis sûr que cela ne poserait aucun problème» à M. Trump, avait-il dit au sujet de l'annexion.

Il avait aussi estimé que M. Trump «ne (demanderait) pas à Israël de cesser de se développer», donc de construire dans les territoires occupés.

La colonisation, c'est-à-dire la construction par Israël de logements civils dans les Territoires occupés, est pourtant illégale au regard du droit international et considérée par une partie de la communauté internationale comme un obstacle majeur à la paix.

Lors de son audition de confirmation devant le Sénat mi-février, M. Friedman avait atténué ses propos, regrettant même des déclarations passées contre les Palestiniens ou contre des Américains juifs critiques d'Israël.

Mais il s'était aussi dit «sceptique» quant à la solution dite à deux États, principe de référence de la communauté internationale pour résoudre l'un des plus vieux conflits de la planète et passant par la création d'un État palestinien indépendant coexistant en paix avec Israël.