L'armée israélienne a détruit dans la nuit de lundi à mardi près de Hébron en Cisjordanie occupée la maison d'un Palestinien impliqué dans une attaque qui avait coûté la vie à un Israélien, ont indiqué des responsables palestiniens.

Les militaires israéliens ont détruit à l'explosif dans le village de Dura la maison de Mohammed El-Amaira, un membre des services de sécurité de l'Autorité palestinienne, accusé d'avoir transporté les auteurs d'une attaque à l'arme à feu commise le 1er juillet contre une voiture israélienne près de Hébron, ont précisé des responsables des services de sécurité palestiniens et l'armée israélienne.

À la suite de ces tirs, la voiture du rabbin Michael Mark, qui dirigeait un séminaire talmudique dans la colonie israélienne d'Otniel proche de Hébron, s'était renversée et il avait été tué tandis que deux des membres de sa famille avaient été blessés, selon l'armée israélienne.

Un Palestinien identifié comme Mohammed Faqih et accusé par les autorités israéliennes d'être l'un des responsables de l'attaque a été tué fin juillet lors d'échanges de tirs avec des soldats israéliens.

Mohammed El-Amaira avait été arrêté par les Israéliens.

Israël détruit fréquemment les maisons d'auteurs palestiniens d'attaques.

Les détracteurs de cette mesure la dénoncent comme relevant du châtiment collectif affectant des familles qui se retrouvent à la rue. Le gouvernement israélien défend l'effet dissuasif de ces démolitions pour ceux qui seraient tentés de passer à l'acte.

Les violences qui secouent depuis début octobre 2015 les Territoires palestiniens, Israël et Jérusalem ont coûté la vie à 222 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Érythréen et un Soudanais, selon un décompte de l'AFP.

La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques.

Confiscation des corps

Outre les démolitions, Israël se sert de la non-restitution des corps d'auteurs d'attentats comme moyen de pression et de dissuasion. L'État hébreu a ainsi retenu plusieurs dizaines de dépouilles au plus fort de ces confiscations de corps qui divisent l'establishment sécuritaire.

La dépouille de Thaer Abou Ghazaleh, Palestinien de 19 ans abattu le 8 octobre après avoir blessé quatre personnes avec un tournevis à Tel-Aviv, a été restituée à ses proches à Jérusalem-Est dans la nuit de lundi à mardi, après plus de dix mois, a indiqué Salwa Hamad, porte-parole d'une campagne palestinienne pour la restitution des corps.

Il a été immédiatement enterré. Les proches ont accepté les conditions israéliennes pour rendre le corps, notamment la présence d'au maximum 25 personnes aux funérailles, a indiqué une porte-parole de la police.

Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée, est sous l'autorité du ministère de la sécurité intérieure. Les autorités ne détiennent plus que trois corps de Jérusalem-Est, a dit Mme Hamad.

En revanche, elles retiennent toujours dix corps de Cisjordanie, territoire occupé où le ministère israélien de la Défense a autorité, a-t-elle dit.

L'armée ne restitue plus de corps depuis l'arrivée au ministère de la Défense de l'ultranationaliste Avigdor Lieberman fin mai, a dit Issam al-Arouri, qui dirige un centre d'aide légale aux Palestiniens.

M. Lieberman a ordonné le 9 juin la confiscation des corps des auteurs d'attentat, au lendemain d'une attaque au cours de laquelle deux Palestiniens avaient tué quatre Israéliens à Tel-Aviv. M. Lieberman a ainsi rompu avec son prédécesseur Moshé Yaalon, partisan de la restitution des dépouilles pour ne pas aviver les tensions.