Le vice-président américain Joe Biden se rendra la semaine prochaine à Jérusalem et à Ramallah, en Cisjordanie occupée, a annoncé mercredi la Maison-Blanche, une rare visite dans un climat de violences renouvelées.

Ce déplacement intervient au moment où les deux pays discutent du renouvellement de l'aide militaire de Washington à l'État hébreu et alors que les perspectives d'un règlement du conflit semblent dans l'impasse depuis l'échec de la dernière initiative américaine en avril 2014.

«Le mardi 8 mars, le vice-président et son épouse se rendront à Jérusalem et Ramallah», a indiqué l'exécutif américain dans un communiqué. Ce déplacement s'inscrit dans le cadre d'une tournée régionale au cours de laquelle le vice-président se rendra également à Abou Dhabi et Dubaï, puis à Amman.

À Jérusalem, M. Biden rencontrera le premier ministre Benyamin Nétanyahou et le président Reuven Rivlin. Une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas est par ailleurs prévue à Ramallah, a précisé l'exécutif américain.

Israël, les Territoires palestiniens et Jérusalem sont en proie à des violences qui ont coûté la vie à 180 Palestiniens, 28 Israéliens, un Américain, un Erythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'AFP.

Après des mois de crise aiguë en 2015 autour de l'accord sur le nucléaire iranien, l'administration Obama et le gouvernement de Benyamin Nétanyahou se sont employées depuis à surmonter ce désaccord et à affirmer la vigueur des liens israélo-américains.

La nouvelle aide militaire américaine est censée matérialiser la robustesse des relations. Le cadre actuel, défini en 2007 prévoyait 30 milliards de dollars sur 10 ans. Ce chiffre n'inclut pas la contribution américaine à des programmes comme le système antimissiles israélien Dôme de fer.

Compte tenu de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire, de la levée de sanctions internationales imposées à l'Iran et de l'argent qui va être réinjecté dans l'économie iranienne, l'aide américaine devra être supérieure au 3,1 milliards de dollars qu'Israël reçoit actuellement chaque année, a dit M. Nétanyahou en janvier.

La presse israélienne rapportait en février des propos qu'aurait tenus M. Nétanyahou en conseil des ministres et selon lesquels il préférerait attendre l'investiture du prochain président américain en 2017 plutôt que de signer un accord qui ne satisferait pas les besoins israéliens. Une telle position, susceptible d'irriter l'administration américaine, n'a pas été confirmée officiellement.

La poursuite de la colonisation israélienne reste par ailleurs un sujet de friction entre Israël et les Etats-Unis qui, comme la communauté internationale, la considèrent comme illégale.

En mars 2010, une visite de M. Biden avait été entachée par l'annonce israélienne concomitante d'un projet de construction de 1600 logements dans la colonie de Ramat Shlomo à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée. Cette annonce avait suscité une vive réaction publique de M. Biden en raison de sa teneur et de son timing.

Les Palestiniens veulent faire adopter une résolution sur la colonisation par le Conseil de sécurité de l'ONU. Le veto américain fait historiquement barrage aux résolutions défavorables à Israël.