Au moins 47 personnes ont perdu la vie lors de combats survenus au cours des dernières heures au Yémen.

Des responsables yéménites affirment que les victimes sont pratiquement toutes des rebelles chiites houthis.

Les insurgés auraient attaqué la ville de Dabab tard mardi. Cette ville se trouve le long d'un axe de ravitaillement crucial pour les forces gouvernementales dans la province de Taëz, dans l'ouest du pays.

La prise de Taëz permettrait aux forces du régime de marcher sur la capitale, Sanaa, plus au nord.

Les responsables ont indiqué, sous le couvert de l'anonymat, que deux civils comptent parmi les 47 victimes.

De violents combats opposaient mercredi les forces yéménites loyalistes et les rebelles chiites Houthis pour le contrôle d'une région proche du détroit stratégique de Bab al-Mandeb, à l'entrée de la mer Rouge, selon des sources militaires. 

Le 16 novembre, les forces progouvernementales avaient lancé une offensive pour lever le siège de Taëz, chef-lieu de la province éponyme, et reconquérir l'ensemble de la province. Mais elles se heurtent à une forte résistance des rebelles.

Signe de cette résistance, les rebelles et leurs alliés, les unités de l'armée restées fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, ont réussi à reprendre aux loyalistes la région de Najd Qoussim, sur la route entre Dhoubab et la ville de Taëz, ont indiqué les sources militaires.

Sur le front de Rahida, la deuxième ville de la province, les forces fidèles au président Abd Rabbo Mansour Hadi peinent à progresser vers cette cité, dont la reconquête est capitale pour reprendre Taëz, selon ces mêmes sources.

Pourtant, ces forces bénéficient d'une couverture aérienne de la coalition arabe, intervenue fin mars sous la conduite de l'Arabie saoudite, pour rétablir l'autorité du président Hadi.

Mardi, l'ONU a déploré que près de 200 000 civils soient pris au piège des combats à Taëz où ils « vivent comme sous un siège et manquent cruellement d'eau, de nourriture et de médicaments » selon le patron des opérations humanitaires Stephen O'Brien.

Par ailleurs, une nouvelle bavure a été attribuée à l'aviation de la coalition, accusée d'avoir bombardé ces derniers mois deux fêtes de mariage et un hôpital de Médecins sans frontières.

Quatre civils, dont un enfant, ont été tués mercredi dans un raid aérien de la coalition qui a touché « par erreur » une habitation dans une localité située entre la province de chabwa et Baida, selon des sources tribales.

Depuis l'intervention en mars de la coalition arabe, le conflit au Yémen a fait plus de 5700 morts, dont près de 2700 civils, selon des agences de l'ONU.

Les combats au Yémen mettent aux prises, d'un côté, les rebelles et des unités de l'armée fidèles à un ancien président, et de l'autre le gouvernement reconnu par la communauté internationale et appuyé par une coalition saoudienne.

- Avec Agence France-Presse