L'armée israélienne a lancé jeudi soir des attaques d'artillerie et d'aviation sur le plateau du Golan contre des positions de l'armée syrienne en réponse à des tirs de quatre roquettes, a-t-on annoncé des sources militaires.

« L'armée israélienne a lancé cinq à six attaques d'artillerie et d'aviation contre des postes de l'armée syrienne sur le plateau du Golan », a-t-on ajouté de mêmes sources sans donner plus de précision sur les cibles visées.

Ces attaques ont été lancées peu après les tirs de roquettes vers le nord d'Israël et la partie du Golan occupée par Israël, qui n'ont pas fait de victime.

Un responsable militaire israélien a accusé un haut responsable iranien d'être le « cerveau » à l'origine des tirs de roquettes. Selon ce responsable, Saïd Izadi, le chef de la branche palestinienne de Force Al-Qods iranienne est l'instigateur de cet « acte d'agression perpétré par le Jihad islamique, une organisation contrôlée par l'Iran ». Ce responsable n'a toutefois pas été en mesure de préciser si le Jihad islamique auquel il faisait allusion était la même organisation palestinienne radicale active dans la bande de Gaza.

Il a également souligné que l'armée israélienne n'avait pas « à ce stade » l'intention de déployer des renforts sur le plateau du Golan. « Nous ne souhaitons pas être impliqués dans la guerre en Syrie », a-t-il réaffirmé.

En soirée, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui dispose d'un réseau de sources à travers la Syrie, pays ravagé par la guerre depuis 2011, a fait état de bombardements israéliens sur des positions du régime syrien sur le Golan et évoqué un nombre indéterminé de morts parmi les soldats.

Dans un communiqué à Gaza, le Jihad islamique a démenti être à l'origine des tirs de roquettes. « Il s'agit d'une tentative de l'occupant (israélien), de détourner l'attention des crimes contre les prisonniers palestiniens et en particulier contre Mohammed Allan », a affirmé le communiqué.

Il faisait allusion au détenu palestinien qui a observé une grève de la faim de deux mois à laquelle il a mis fin jeudi après avoir été hospitalisé et après la suspension de sa détention sans jugement par la justice.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le ministre de la Défense Moshé Yaalon ont effectué mardi une tournée d'inspection dans le nord du pays, toujours sous haute surveillance en raison de la présence du mouvement armé libanais Hezbollah de l'autre côté de la frontière avec le Liban et de la guerre civile en Syrie.

Israël occupe depuis 1967 quelque 1200 km2 du plateau du Golan, qu'il a annexés en 1981, tandis qu'environ 510 km2 restent sous contrôle syrien. L'annexion par Israël est jugée illégale par la communauté internationale.

La province de Qouneitra, en grande partie située sur le plateau du Golan, est tenue en majorité par les rebelles mais comprend une poignée de villages et localités aux mains du gouvernement syrien.

L'aviation israélienne a frappé, depuis mars 2014, dans la région du Golan à plusieurs reprises l'armée syrienne et ses supplétifs ainsi que le Hezbollah, qui combat les rebelles en Syrie au côté du régime. Le 18 janvier, six combattants du Hezbollah, dont le fils d'un important dirigeant, ainsi qu'un général iranien avaient été tués dans un raid.

Bien qu'Israël et la Syrie restent officiellement en état de guerre, la ligne de cessez-le-feu était considérée jusqu'au début du conflit, comme relativement calme depuis l'armistice de 1974.