Les forces irakiennes ont abandonné dimanche au groupe État islamique la ville de Ramadi, notamment parce qu'elles pensaient, à tort, qu'une tempête de sable les empêcherait de recevoir un soutien aérien des États-Unis, a indiqué le Pentagone jeudi.

«Les forces irakiennes croyaient» que du fait de la tempête de sable, «elles ne pourraient pas recevoir de soutien aérien», a expliqué le porte-parole du Pentagone, le colonel Steven Warren.

«Nous pensons maintenant que c'est un des facteurs qui ont contribué à leur décision» de quitter la ville, a-t-il ajouté.

Pourtant, l'évaluation était fausse. «Le temps n'avait pas d'impact sur notre capacité à effectuer des frappes aériennes», a-t-il expliqué. «Mais nous en sommes venus à réaliser que le commandant sur le terrain pensait autrement», a indiqué le colonel Warren, ajoutant que la retraite résultait d'une «décision unilatérale» de ce responsable.

L'état des communications qui existaient à ce moment-là entre le commandant irakien et la coalition «n'est pas clair», a précisé le colonel Warren.

Selon un décompte américain, la coalition a mené sept bombardements dans la zone de Ramadi entre samedi et dimanche.

Un porte-parole du commandement militaire américain au Moyen-Orient, le colonel Patrick Ryder, avait indiqué mercredi qu'il n'y avait sur la zone de Ramadi «qu'un peu de brume et de poussière», qui avait eu «zéro impact» sur les vols de la coalition contre l'EI.

Mercredi, le général Dempsey, le chef d'état-major interarmées américain, avait indiqué au Wall Street Journal que les Irakiens n'avaient pas été «chassés» de Ramadi, mais qu'ils en étaient «partis».

La perte de Ramadi face à l'organisation EI est un coup sévère pour le gouvernement irakien, et pour son allié américain. Les États-Unis ont reconnu mercredi qu'ils étaient en train de réexaminer de «très très près» la stratégie poursuivie en Irak.

Après la défaite, le ministre de l'Intérieur irakien a congédié le chef de la police de la province d'Al-Anbar, dont Ramadi est le chef-lieu.