Le correspondant irano-américain du Washington Post à Téhéran Jason Rezaian, détenu en Iran depuis juillet 2014 et accusé d'espionnage, comparaîtra devant un tribunal le 26 mai, a annoncé mardi son avocate.

Me Leila Ahsan a indiqué que l'épouse de M. Rezaian, Yeganeh Salehi, également journaliste, et un autre accusé, tous deux libérés sous caution, avaient été convoqués à comparaître le même jour.

«Il semble que tous les trois vont comparaître ensemble», a déclaré Mme Ahsan. «S'il y a suffisamment de temps, le procès débutera, sinon la procédure aura lieu lors d'une autre audience».

Me Ahsan, qui avait auparavant critiqué les médias iraniens pour avoir publié les accusations contre M. Rezaian, a de nouveau regretté avoir été informée par les organes de presse mardi.

«Je n'ai pas été notifié, mais après avoir appris la nouvelle par les médias, j'ai appelé la cour et appris que la date avait été fixée», a-t-elle dit.

Le journaliste irano-américain, qui collabore au quotidien Washington Post depuis 2012, a été arrêté le 22 juillet 2014 avec son épouse pour des motifs qui n'ont jamais été clairement énoncés.

Jason Rezaian, 39 ans, avait été inculpé en avril pour «espionnage» et «collaboration avec des gouvernements hostiles».

Son dossier d'accusation avait été transmis en janvier au tribunal révolutionnaire, qui juge habituellement les affaires portant sur des crimes politiques ou touchant à la sécurité nationale.

Selon une dépêche de l'agence officielle IRNA citant un responsable de l'autorité judiciaire, MM. Rezaian, Salehi et le troisième suspect comparaîtront ensemble le 26 mai.

«Le 26 mai est la date de l'audience de Jason Rezaian et des deux autres accusés qui se tiendra à la Branche 15 du Bureau du Procureur et du Tribunal révolutionnaire de Téhéran», selon la même source.

L'incarcération de Jason Rezaian à la prison d'Evine, dans le nord de la capitale, avait provoqué de nouvelles tensions entre l'Iran et les États-Unis alors que les deux pays, qui ont rompu leurs relations diplomatiques après la Révolution islamique de 1979, sont engagés dans des négociations difficiles sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.

En mars, le président américain Barack Obama avait appelé le gouvernement iranien à libérer le journaliste, qui a souffert d'ennuis de santé. Mais l'Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, affirme que le dossier est purement iranien.