Le quotidien américain Washington Post a jugé lundi «absurdes» des allégations selon lesquelles son journaliste emprisonné en Iran aurait été un espion de la CIA.

Le journal réagissait à des informations de l'agence semi-officielle Fars selon lesquelles le journaliste Jason Rezaian aurait été inculpé pour avoir transmis des informations d'ordre économique à l'agence américaine d'espionnage.

«Tout chef d'inculpation de cette nature serait absurde, et le fruit d'imaginations fertiles et tordues», a estimé le rédacteur en chef du Washington Post, Martin Baron, dans un communiqué.

«Nous sommes obligés de renouveler notre appel au gouvernement iranien de libérer Jason et, en même temps, compter sur son avocat pour qu'il établisse une défense solide», a-t-il ajouté.

Le journaliste irano-américain Jason Rezaian est détenu par le régime de Téhéran depuis juillet 2014, mais il n'avait été inculpé d'aucune charge jusqu'à présent.

L'agence semi-officielle iranienne Fars a affirmé dimanche qu'il serait jugé pour espionnage et crimes contre la sécurité nationale. Le journaliste est accusé d'avoir «vendu des informations économiques et industrielles» à la CIA, a précisé Fars.

Ces informations sont publiées après la conclusion, le 2 avril, d'un accord-cadre entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire de Téhéran, susceptible d'aboutir à une levée des sanctions économiques qui frappent ce pays.

L'Iran et les États-Unis n'ont pas de relations diplomatiques depuis la révolution iranienne de 1979 et la crise des otages qui a suivi. Des diplomates américains avaient été retenus par des étudiants iraniens pendant 444 jours.