Près de 500 tonnes de drogues ont été saisies sur un an en Iran, l'une des principales voies d'acheminement de l'opium ou de l'héroïne depuis l'Afghanistan, a annoncé samedi le chef de la police antidrogue.

La quantité des saisies est en baisse par rapport à l'année précédente, où quelque 575 tonnes de drogues avaient été découvertes dans le pays.

Entre mars 2014 et mars 2015, «nous avons découvert plus de 490 tonnes de drogues, dont 390 d'opium, 70 de haschich, 10 d'héroïne, 8 de morphine et 15 tonnes d'autres produits», a affirmé le général Ali Moayedi, cité par les médias locaux lors d'une conférence de presse.

La police antidrogue, qui a effectué 1800 opérations à travers le pays, «s'est concentrée cette année sur les réseaux internationaux et les bandes», a-t-il déclaré selon l'agence officielle Irna.

Il a notamment annoncé le récent démantèlement d'un groupe de trafiquants de cocaïne baptisé «Ghool Bache» (enfant géant, en persan), dont le chef a une vingtaine d'années.

Lors de ces opérations, 93 trafiquants de drogues et 10 policiers ont été tués, a-t-il ajouté.

Le général Moayedi a ajouté que 250 laboratoires clandestins avaient été découverts et détruits dans le pays, dont 200 à Téhéran et dans ses environs.

L'Iran est l'une des principales voies d'acheminement vers le Moyen-Orient et l'Europe de l'opium ou de l'héroïne en provenance d'Afghanistan, premier producteur mondial de drogue, qui entre directement par la frontière irano-afghane ou via le Pakistan.

Les forces de l'ordre iraniennes ont perdu près de 4000 hommes dans la lutte antidrogue depuis 1979, selon les chiffres officiels.

Pour tenter de limiter le trafic, les autorités ont progressivement érigé depuis 20 ans un «mur» sur une large part des 1800 kilomètres des frontières orientales du pays, pour un coût estimé à 700 millions de dollars.

L'Iran en est aussi une victime directe, avec 1,3 million de drogués sur une population de plus de 75 millions, selon les estimations du gouvernement.

Alors que l'ONU rend régulièrement hommage à la lutte antidrogue de l'Iran, Téhéran dénonce le manque d'aide internationale dans ce domaine et accuse régulièrement les services de renseignement israéliens d'encourager le passage de la drogue en Iran pour déstabiliser le pays.

De leur côté, les États-Unis accusent certaines unités des Gardiens de la révolution, la garde prétorienne du régime, d'être impliquées dans le trafic.