Après plus de dix ans d'affrontements, des négociations entre le gouvernement afghan et les talibans pourraient commencer prochainement, affirment des responsables, des diplomates et des experts. Selon le président Ashraf Ghani, la paix est plus accessible que jamais depuis le début du conflit, qui a éclaté après les attaques du 11 septembre 2001 à New York.

M. Ghani a soutenu samedi que les possibilités de parvenir à un accord de paix étaient les «meilleures en 36 ans» de guerres incessantes - incluant 13 années de conflit avec les talibans.

Depuis sa nomination en tant que président en septembre dernier, M. Ghani a mis en place une stratégie complexe afin de forcer les talibans à négocier avec le gouvernement. Il s'est entre autres rapproché de gouvernements de la région et voisins - dont le Pakistan - qui est soupçonné de protéger, de financer et d'armer les talibans.

Un représentant afghan qui a requis l'anonymat a indiqué que les discussions entre les deux belligérants devraient débuter bientôt, aussi tôt qu'au mois de mars, selon d'autres sources. Un dialogue n'aurait pas encore été initié.

Lors d'une conférence conjointe avec le secrétaire de la Défense des États-Unis Ash Carter, le président afghan a indiqué qu'il était généralement optimiste pour l'instant.

Les talibans n'ont pas voulu commenter les négociations de paix possibles, réitérant que les forces des pays étrangers devraient d'abord quitter le pays.

Les États-Unis et l'OTAN ont toujours environ 13 000 soldats en Afghanistan qui ont pour mission d'entraîner les forces locales. Ils mènent aussi des interventions ponctuelles contre les attaques d'Al-Qaïda et des talibans.

Le président américain Barack Obama s'était engagé à retirer tous ses soldats d'ici la fin de l'année 2016. M. Obama discutera d'ailleurs des modalités du retrait des soldats - qui pourrait être revu dans ses détails- avec son homologue afghan lorsqu'il visitera la Maison-Blanche le mois prochain.

Difficile de prédire si une possible révision de ce plan de retrait pourrait avoir des effets sur les présumées négociations de paix avec les talibans. «Moins les talibans font de bruit, plus cela peut signifier quelque chose. Leur silence pourrait être plus éloquent», a analysé Michael Keating, consultant principal à l'Institut royal des affaires internationales de Londres.