Un Palestinien de 23 ans a attaqué mercredi au couteau un bus à Tel-Aviv et blessé plusieurs personnes avant d'être lui-même touché par balles et arrêté par la police, ont indiqué la police et les secours.

Il y a eu au moins 12 victimes, la plupart ont reçu des coups de couteau mais certaines ont été blessées dans la panique, selon les secours. Trois des passagers du bus blessés au couteau sont dans un état jugé sérieux.

L'attaque est survenue aux environs de 07h00, au coeur de Tel-Aviv. L'agresseur «a poignardé le conducteur du bus à plusieurs reprises. Mais le chauffeur s'est défendu jusqu'à ce que (l'agresseur) prenne la fuite», selon un communiqué de la police.

Des images vidéo de l'attaque montrent des gens fuyant devant le jeune homme en dehors du bus. Le Palestinien court et plante son couteau dans le dos d'une passante qui s'effondre.

L'assaillant a été identifié par la police comme un Palestinien de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, en séjour irrégulier en Israël. Selon des sources palestiniennes, il s'agit de Hamza Matrouk.

Il a été «neutralisé par un officier des services pénitentiaires qui lui a tiré dessus et l'a blessé à la jambe», a dit la porte-parole de la police israélienne Luba Samri.

Selon le gardien de prison, le bus a dévié de sa trajectoire avant de s'arrêter à un feu tricolore.

«D'un seul coup, nous avons vu des gens sortir (du bus) en courant. Quand nous avons entendu les gens crier à l'aide, nous avons sauté hors de la voiture et moi et trois autres nous sommes mis à courir (...) Au début, nous avons tiré en l'air, après nous lui avons tiré dans les jambes», a relaté aux médias le gardien, identifié comme «Benny».

Il «est tombé par terre. Nous l'avons menotté et remis à la police», a-t-il dit.

Des photos de la scène montrent l'agresseur en jeans et en veste coupe-vent menotté dans le dos et à plat ventre dans la boue. D'autres images montrent au sol ce qui semble être un couteau de cuisine à longue lame.

«Rejeter les violences»

Au cours de son interrogatoire, il a justifié son geste en invoquant la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza l'été dernier, les tensions autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam, et des documents islamistes qu'il a consultés, a rapporté la police. Il a aussi proclamé sa volonté de «monter au ciel», a-t-elle dit.

Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a dénoncé l'attaque comme «le résultat direct» des incitations à la haine propagées selon lui par l'Autorité palestinienne et le président Mahmoud Abbas «contre les juifs et leur État».

«C'est le même terrorisme qui cherche à nous atteindre à Paris, Bruxelles et partout ailleurs», a-t-il dit dans un communiqué.

Un membre de la direction en exil du Hamas islamiste, Ezzat al-Richq, a en revanche salué une «opération héroïque». Il a dit sur Facebook y voir «la réponse naturelle aux crimes de l'occupant (Israël) et au terrorisme qu'il exerce contre notre peuple».

Israël, Jérusalem et la Cisjordanie occupée ont été le théâtre de violences qui ont fait des dizaines de morts depuis l'été 2014.

La France, touchée par l'attentat contre Charlie Hebdo et l'assassinat de quatre juifs dans un supermarché casher, a condamné l'attaque. «Nous assurons les autorités et le peuple israéliens de notre solidarité», a dit le Quai d'Orsay.

À Washington, la porte-parole du département d'État Jen Psaki a affirmé qu'il n'y avait «aucune justification pour une telle attaque contre des civils innocents» et appelé toutes les parties à «rejeter les violences».

Le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond a de son côté vivement condamné «l'attaque terroriste» qui «sape la cause de la paix».