Les États-Unis ont condamné lundi l'assassinat au Yémen d'un chef d'un parti politique et ont réclamé une enquête à ce pays arabe miné par la violence mais stratégique aux yeux de Washington dans la lutte contre Al-Qaïda.

Mohamed Abdelmalek al-Moutawakel, secrétaire général du parti de l'Union des forces populaires, a été tué par balles dimanche par un homme circulant à moto dans une rue de de la capitale Sanaa.

«Nous exhortons le gouvernement yéménite à faire une enquête complète qui permette de traduire en justice les responsables de ce crime», a déclaré la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki. «Les défis du Yémen, surtout en ce moment, exigent d'avoir des voix modérées et un engagement à régler rapidement et de manière pacifique les différences», a plaidé la responsable américaine.

Aucune piste n'a été évoquée concernant cet assassinat, intervenu au lendemain de l'annonce d'un accord entre les forces politiques, dont le parti de l'Union des forces populaires, sur la formation d'un gouvernement de technocrates au Yémen.

Ainsi, 15 soldats étaient retenus en otages dimanche par Al-Qaïda dans l'ouest du pays au lendemain d'une attaque contre un QG des forces de sécurité qui a fait 18 morts.

Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), considéré par les États-Unis comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste, est très actif au Yémen, notamment dans le sud de ce pays frontalier de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut.

Aqpa est sur la liste noire américaine des «organisations terroristes étrangères» et Washington vient d'offrir 45 millions de dollars de récompenses afin de retrouver huit dirigeants de ce groupe islamiste armé, dont son chef, le Yéménite Nasser al-Wahishi.

Des membres d'Aqpa sont régulièrement tués par des tirs de drones au Yémen, vraisemblablement dans des raids menés par les États-Unis qui sont le seul pays à disposer de ces aéronefs dans la région.