Le chef du Hezbollah chiite, Hassan Nasrallah, a fait lundi une rare apparition en public devant des milliers de ses partisans dans la banlieue sud de Beyrouth à la veille de l'Achoura, commémoration sacrée chez les chiites.

La télévision du Hezbollah, Al-Manar, a montré des scènes d'hystérie parmi les partisans au moment où est apparu Hassan Nasrallah sur une tribune dans un complexe de la banlieue sud de Beyrouth, fief du puissant parti chiite.

Il s'agit de la sixième apparition en public du chef du Hezbollah qui vit caché depuis la guerre dévastatrice qui a opposé son parti à Israël en 2006.

Cette apparition intervient à la veille de l'Achoura, commémoration chiite de la mort de Hussein, petit-fils de Mahomet.

Le Hezbollah doit organiser mardi un rassemblement monstre dans la banlieue sud de Beyrouth avec un autre discours prévu de son chef dans la matinée.

Ce bastion du Hezbollah sera totalement bouclé pour la première fois en raison des craintes d'attentats comme ceux ayant ensanglanté des bastions du parti depuis 2013.

«Pour l'Achoura, un rassemblement massif aura lieu dans la banlieue sud. Aussi, toutes les entrées y conduisant seront fermées (à la circulation) à partir de mardi 0 h jusqu'à la fin de la cérémonie», a indiqué la police dans un communiqué.

Selon des habitants de la banlieue, c'est la première fois que des mesures aussi draconiennes sont prises en raison d'une série d'attentats qui ont frappé depuis 2013 les fiefs du Hezbollah, qui combat les rebelles en Syrie aux côtés du régime.

Ces attaques avaient été revendiquées par des groupuscules sunnites qui ont dit agir en représailles à l'implication du parti chiite, aux côtés du régime de Damas, dans la guerre qui ravage la Syrie voisine.

Un responsable des services de sécurité a confirmé à l'AFP le renforcement des mesures de sécurité dans la banlieue et ses environs.

Pour sa part, une source militaire a confié à l'AFP que l'armée, qui joue au Liban un rôle de défense, mais aussi de maintien de l'ordre, a «pris des mesures très strictes aux barrages postés à toutes les entrées de la banlieue et sur les routes y conduisant», sans donner plus de détails.

L'Achoura commémore le martyre de Hussein, petit-fils de Mahomet assassiné au VIIe siècle. Selon la tradition, l'imam Hussein, tué avec nombre de ses compagnons lors de la bataille de Kerbala, a été décapité et son corps mutilé, ce que de nombreux fidèles chiites dans certains pays commémorent par des actes d'auto-flagellation allant parfois jusqu'au sang.