Cinq soldats américains et un Afghan sont morts dans un bombardement fratricide en juin en Afghanistan après des erreurs «évitables» de communication entre les troupes au sol, le commandement et le bombardier, a confirmé l'armée américaine dans un rapport publié jeudi.

L'incident s'est produit le 9 juin dans la province de Zabul (sud-est), alors que des soldats de la Force internationale de l'Otan (Isaf) menaient conjointement avec l'armée afghane une opération liée à la préparation du second tour de l'élection présidentielle./

À l'époque, le scénario d'une frappe accidentelle n'avait été évoqué par le Pentagone et l'Otan qu'à titre de «possibilité».

Mais dans ce rapport, le CentCom, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale, confirme que c'est bien une frappe fratricide qui a tué les six soldats.

Au cours de l'opération, des soldats américains et afghans au sol ont demandé un appui aérien parce qu'ils étaient visés par le feu ennemi.

Un petit groupe s'est alors détaché pour se positionner sur une crête, mais, note le rapport, «ce mouvement de troupes n'a pas été correctement communiqué» aux officiers qui supervisaient le renfort aérien.

Du coup, l'équipe de coordination a confondu «l'éclair des coups de feu tirés par les soldats sur la crête avec une action ennemie» et l'équipage du bombardier B-1B les a pris pour cible par erreur. L'avion a largué deux bombes qui ont tué les six hommes.

En outre, souligne le rapport, l'équipe chargée du bombardement s'est reposée «à tort» sur un système de détection à infrarouge embarqué dans le bombardier qui aurait dû permettre de distinguer les ennemis des soldats américains et afghans.

«Ce théâtre d'opérations a certes posé un certain nombre de défis. Mais si l'équipe avait compris la technologie à sa disposition, qu'elle avait agi en fonction des techniques et des procédures en vigueur et qu'elle avait communiqué efficacement, cet incident tragique aurait pu être évité», conclut le rapport.