Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi va former un nouveau gouvernement et revoir à la baisse une augmentation des prix du carburant, deux demandes de la rébellion chiite, a indiqué mardi son entourage.

«Le président a accepté de (...) former un nouveau gouvernement d'unité nationale», a déclaré à l'AFP un de ses conseillers, Farès al-Saqqaf.

Le président «désignera dans un délai d'une semaine» un nouveau premier ministre chargé de former un «gouvernement d'unité nationale» qui comptera des membres de la rébellion chiite d'Ansaruallah, afin de sortir de la crise politique que traverse le Yémen, selon un communiqué publié par l'agence officielle Saba.

Le gouvernement comptera également des membres du mouvement séparatiste du sud du Yémen, et M. Hadi nommera lui-même les ministres de la Défense, de l'Intérieur, des Affaires étrangères et des Finances.

Par ailleurs, une augmentation du carburant mise en place fin juillet sera «revue» à la baisse d'environ 30%, selon le communiqué.

Fin juillet, les prix du carburant avaient quasiment doublé dans ce pays où plus de 54% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, déclenchant une vague de grogne populaire.

La proposition présidentielle a été approuvée au cours d'une réunion rassemblant plusieurs partis pro-gouvernementaux et dirigée par M. Hadi.

«Nous espérons que les Houthis (autre nom des rebelles chiites) participeront à ce processus», a déclaré M. Saqqaf.

«Mais, dans tous les cas, le président va aller de l'avant et mettre en place ces mesures que les Yéménites soutiennent largement», a-t-il ajouté.

La proposition présidentielle intervient au lendemain du rejet par le chef de la rébellion d'un appel de l'ONU à retirer ses milices armées massées autour de Sanaa. Abdel Malek al-Houthi a également appelé lundi ses partisans à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à la chute du gouvernement, n'excluant pas la désobéissance civile

Les insurgés chiites d'Ansaruallah exigent l'éviction du gouvernement jugé «corrompu», l'annulation d'une récente augmentation des prix du carburant et un partenariat politique élargi.

Pour soutenir leurs revendications, ils ont mobilisé depuis plusieurs semaines leurs miliciens armés qui ont établi des campements autour de Sanaa, et leurs partisans civils qui observent un sit-in dans le centre de la capitale.

Lundi, des dizaines de milliers de rebelles ont encore défilé dans le centre-ville pour réclamer la chute du gouvernement.