Deux jours après que le Hamas eut menacé de s'en prendre à l'aéroport Ben-Gourion, à Tel-Aviv, Israéliens comme étrangers semblaient peu s'en faire pour leur sécurité dans l'aérogare. Des familles attendaient leurs proches avec des ballons gonflés à l'hélium, d'autres flânaient en sirotant un café.

Même les pancartes amovibles placées à divers endroits pour indiquer l'emplacement des abris antibombes semblaient avoir un effet apaisant plutôt qu'inquiétant.

Allison et Curtis Miller ont quitté la Floride hier pour visiter une tante à Jérusalem. Ils ont remis «très légèrement» en question leur séjour d'une douzaine de jours. «Ma tante a dit que c'était correct, alors je lui fais confiance», dit Allison, adossée à une colonne près de l'aire des arrivées. Elle admet par contre qu'elle n'a pas informé son père de son voyage. «Beaucoup de gens en Floride nous ont dit de ne pas partir, que nous allions dans une zone de guerre», ajoute Curtis avec un haussement d'épaules.

La Canadienne Teresa Stangeland attendait son vol de retour avec sa fille et son gendre, au terme de deux semaines de vacances dans le pays qu'elle a visité à plusieurs reprises. C'était la première fois qu'elle vivait le stress des sirènes d'alerte. «J'étais à Jérusalem quand j'ai entendu la sirène; je ne savais pas quoi penser, dit la femme d'Edmonton. J'ai entendu un boum, et on a vu la fumée dans le ciel.» En tout, les alarmes ont amené sa famille trois fois dans des abris. Mais Mme Stangeland dit qu'elle ne s'est jamais sentie en danger. «J'ai confiance en la technologie israélienne», a-t-elle dit au sujet du Dôme de fer. Comme d'autres personnes rencontrées hier, elle était peu optimiste quant à une fin rapide du conflit. «Je pense qu'il pourrait y avoir une escalade encore. Ça me terrifie. Les deux côtés souffrent. Les images de Gaza sont à briser le coeur.»