Les troupes irakiennes ont mis en échec jeudi une attaque d'insurgés contre leur camp au sud-ouest de Bagdad, tuant plus de 40 d'entre eux lors de violents combats, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Un officier de l'armée a également été tué dans les affrontements avec des combattants du groupe djihadiste de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) dans la ville de Youssoufiya, a précisé le ministère dans un communiqué.

«Les troupes irakiennes ont fait face à une tentative d'infiltration de membres du gang de l'EIIL dans le camp militaire», a-t-il expliqué. «Elles ont tué plus de 40 assaillants terroristes».

Deux mitrailleuses lourdes, cinq lanceurs de grenades et d'autres équipements ont été en outre saisis, selon la même source.

L'EIIL combat également en Syrie voisine, aussi bien le régime que d'autres groupes rebelles qui l'accusent d'exactions et de velléités hégémoniques.

Ces affrontements surviennent quelques jours après des combats à l'ouest de Bagdad, suscitant les craintes de voir les insurgés étendre leur champ d'action autour de Bagdad.

Dans le reste du pays, plusieurs attaques ont également fait au moins 10 morts jeudi, selon des responsables des services de sécurité et médicaux.

L'explosion d'une voiture piégée près de Touz Khourmatou (nord) a tué quatre soldats, tandis qu'un homme a été abattu à Tikrit, au nord de Bagdad. Dans plusieurs villes au sud de la capitale, quatre voitures piégées ont tué au total 5 personnes.

Les violences en Irak connaissent depuis plus d'un an un pic jamais atteint depuis 2008, alimentées par le mécontentement de la minorité sunnite et par le conflit en Syrie.

Elles ont fait plus de 2300 morts depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP, et ne montrent aucun signe de faiblesse à l'approche des élections législatives du 30 avril.

L'envoyé spécial de l'ONU en Irak, Nickolay Mladenov, a estimé dans un entretien à l'AFP que la campagne électorale était un nouveau facteur de division, chaque parti flattant les appartenances ethniques et tribales de ses électeurs au détriment des programmes politiques.

«J'aimerais que la campagne porte plus sur les vraies questions et sur la façon dont l'Irak peut régler ses problèmes, mais là, c'est surtout des attaques personnelles», a-t-il regretté.

En effet, les doléances des Irakiens sont nombreuses : coupures de courant, eau courante insalubre, corruption généralisée, chômage... Sans mentionner les violences quotidiennes.

De plus, une autre crise risque de s'ajouter si le pays n'adopte pas au plus vite son budget annuel, bloqué par un profond désaccord entre le gouvernement et le Kurdistan, qui veut exporter son pétrole sans passer par Bagdad.