Les forces gouvernementales irakiennes tentaient dimanche de reprendre des quartiers de Ramadi, une ville située à une centaine de kilomètres de Bagdad, qui échappe en partie au contrôle de Bagdad depuis plus d'un mois.

Ailleurs en Irak, 21 personnes ont été tuées dimanche, alors que les violences ont coûté la vie à plus de 1000 personnes en janvier, faisant de ce mois le plus meurtrier depuis avril 2008, selon des données officielles.

À Ramadi, l'armée et la police soutenues par des combattants de tribus alliées, mènent dans le sud de la ville des combats parmi les plus violents de ces dernières semaines contre les insurgés, dont ceux de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda), selon un officier de police et un journaliste de l'AFP.

Le bilan de ces combats n'était pas connu dans l'immédiat.

Le ministre de la Défense par intérim, Saadoun al-Doulaïmi, s'est rendu dans la ville pour superviser les opérations. La totalité ou certaines parties de plusieurs secteurs clés dont Malaab, Street 60, Houmeirah et Albou Jabar, ont été repris aux insurgés, ont indiqué deux officiers de police.

Les insurgés, qui comptent parmi eux, outre l'EIIL, d'autres groupes armés et des combattants de tribus anti-gouvernementales, avaient pris début janvier le contrôle de plusieurs quartiers de Ramadi, chef-lieu de la province d'Al-Anbar, mais aussi l'intégralité de la ville voisine de Fallouja, située elle à quelque 60 km de Bagdad.

L'armée a mené samedi un rare raid aérien sur le nord de Fallouja, ancien bastion de l'insurrection après l'invasion américaine de 2003 où les États-Unis ont connu certaines de leurs pires batailles depuis la guerre du Vitenam.

C'est la première fois depuis cette insurrection que des insurgés liés à Al-Qaïda prennent aussi ouvertement le contrôle de zones urbaines en Irak.

Selon l'ONU, plus de 140 000 personnes ont fui les violences dans la province d'Al-Anbar. Il s'agit du plus vaste déplacement de population en cinq ans en Irak.

Dans le reste du pays, des attaques à Bagdad et dans sa périphérie, ainsi qu'au nord de la capitale ont fait 21 morts, selon des sources médicales et de sécurité.

Les violences les plus meurtrières ont eu lieu dans la ville de Baiji, où deux attaques coordonnées sur un campement des Sahwa, milices anti-Qaïda, ont fait huit morts et 17 blessés.

Une première attaque a été menée par des assaillants ayant ouvert le feu sur le camp, suivie d'un attentat suicide à la voiture piégée.

Des attaques dans les régions de Bagdad, Balad, Taji, Mossoul et Kirkouk, ont tué 13 personnes au total.