Six soldats américains de la mission de l'OTAN en Afghanistan ont perdu la vie mardi lors de l'écrasement de leur hélicoptère dans le sud du pays, a annoncé la coalition qui a évoqué un accident et non une attaque des talibans.

«Une enquête a été diligentée sur la cause de ce crash. Selon nos premières informations, il n'y avait pas d'activités rebelles dans le secteur au moment du crash», a indiqué la mission de l'OTAN en Afghanistan (ISAF) sans mentionner la nationalité des victimes.

Les six militaires de l'OTAN tués sont Américains, a confirmé à l'AFP un haut responsable de la Défense à Washington sans préciser s'il s'agissait d'un accident ou si l'appareil avait été abattu. Ces décès portent à 155 le nombre de soldats de l'OTAN morts cette année en Afghanistan.

Les talibans ont affirmé avoir abattu un hélicoptère américain dans la province de Zaboul (sud). Les insurgés ont toutefois l'habitude de gonfler le bilan de leurs assauts ou de revendiquer des «attaques» qui n'en sont pas.

«Je peux confirmer un écrasement d'hélicoptère cet après-midi dans le village d'Ebrahimkhial du district de Shah Joy mais nous n'avons pas d'informations pour le moment sur les victimes et la cause de cet écrasement», a déclaré à l'AFP Mohammad Jan Rasolyar, vice-gouverneur de la province de Zaboul, précisant que les forces de l'OTAN et afghanes étaient déployées sur le lieu de l'écrasement.

Cet accident présumé qui intervient au lendemain de la visite-surprise du premier ministre David Cameron aux soldats britanniques à Camp Bastion, dans la province du Helmand, un fief taliban du sud du pays.

Le premier ministre Cameron a qualifié de «mission accomplie» l'effort des troupes occidentales en Afghanistan, pays en proie à plus de trois décennies de guerre où plusieurs craignent une nouvelle flambée de violences après le retrait des forces de l'OTAN à la fin 2014.

Tout en saluant le travail des soldats britanniques, la presse londonienne a vertement critiqué mardi les propos de M. Cameron. Parler de mission accomplie, «malgré des preuves déprimantes indiquant le contraire est tout simplement insensé», estimait ainsi le Times.

Les accidents d'hélicoptères sont relativement fréquents en Afghanistan où les soldats de l'OTAN offrent un appui aérien clé à leurs alliés des forces nationales afghanes en lutte ouverte contre les talibans qui rêvent de reprendre le pouvoir à Kaboul.

Mais cet appui pourrait prendre fin après le retrait de l'OTAN d'où, notamment, la pression des États unis sur le président afghan Hamid Karzaï pour qu'il signe l'accord bilatéral de sécurité (BSA) encadrant le maintien de soldats occidentaux dans le pays après cette échéance.

Or, le président Karzaï refuse de signer ce texte d'ici la présidentielle d'avril, scrutin devant déterminer son successeur à la tête de l'État, la Constitution lui interdisant de briguer un troisième mandat. Les États-Unis menacent de leur côté de retirer tous leurs soldats d'Afghanistan après 2014 si les autorités à Kaboul ne signent pas rapidement cet accord.

Le président afghan espère par ailleurs convaincre les talibans d'entamer des pourparlers de paix avec son gouvernement dans l'espoir de stabiliser le pays après 2014, mais les insurgés refusent toutes discussions avec M. Karzaï qu'ils qualifient de «marionnette» à la solde des États-Unis.