De nouvelles attaques ont fait 13 morts lundi dans le nord de l'Irak, en proie depuis 10 ans à des violences meurtrières qui ont atteint en octobre des niveaux inédits depuis cinq ans.

Un bilan précédent faisait état de onze morts.

Les attaques de lundi visaient essentiellement les forces de sécurité pour la deuxième journée consécutive, des kamikazes ayant fait détoner leurs charges contre la police dans plusieurs localités du nord de l'Irak.

Dans l'attaque la plus meurtrière, plusieurs explosions ont visé un commissariat à Charqat, une localité à majorité sunnite de la province de Salaheddine (nord), tuant quatre policiers et en blessant au moins 10, selon des sources médicale et policière.

Une voiture piégée a d'abord explosé sans faire de victimes, mais deux kamikazes ont par la suite fait détoner leurs charges au moment où les équipes de police et de secours arrivaient sur les lieux du premier attentat.

Une autre voiture piégée, activée par un kamikaze, a explosé près d'une académie de la police à Tikrit, chef-lieu de Salaheddine, au lendemain du lancement d'une campagne de recrutement. Une personne a été tuée et neuf autres ont été blessées par cette explosion.

Deux kamikazes ont également visé un commissariat dans la province multi-communautaire de Kirkouk, tuant deux policiers et en blessant sept autres.

Un des deux assaillants a activé sa charge à l'entrée du commissariat faisant des victimes, selon des responsables. Le second était toujours à l'intérieur quand les forces de sécurité ont évacué le bâtiment et bouclé le secteur.

Un siège de la police avait déjà été visé dimanche par une série d'attentats coordonnés dans la ville de Baqouba (centre), tuant trois policiers.

Toujours lundi, trois fonctionnaires et un policier ont été tués dans des attaques séparées par des assaillants armés dans la ville de Mossoul (nord) et un fonctionnaire a été blessé. Et dans deux villes de la périphérie nord de Bagdad, deux personnes, dont un soldat, ont trouvé la mort dans des explosions.

Plus de 5400 personnes ont péri depuis le début de l'année dont 964 en octobre, le mois le plus meurtrier en Irak depuis avril 2008 selon des chiffres officiels publiés vendredi, en dépit d'opérations militaires d'envergure et de mesures de sécurité renforcées.

Le bilan total des morts est le plus élevé depuis avril 2008, lorsque 1073 personnes avaient été tuées. Le pays sortait alors d'un conflit confessionnel ayant fait plusieurs milliers de morts.

Le Premier ministre Nouri al-Maliki a demandé la semaine dernière à Washington une plus grande coopération dans la lutte contre l'insurrection, les mesures de sécurité renforcées et les opérations militaires lancées par le gouvernement irakien ces derniers mois n'ayant pas réussi à endiguer les violences.

Jeudi, au cours de sa visite à Washington, M. Maliki avait plaidé pour que la communauté internationale mène une «troisième guerre mondiale» contre le «virus» Al-Qaïda.

Outre les problèmes de sécurité, le pays manque de services de base, comme l'électricité et l'eau potable, alors que la corruption est très répandue.

Le gouvernement est paralysé par des disputes politiques alors que le Parlement n'a passé aucune législation importante depuis plusieurs années.