Une série d'attaques a fait 35 morts en deux jours en Irak, dont 14 membres des forces de sécurité, ont indiqué mercredi des responsables médicaux et des services de sécurité.

Mercredi, neuf personnes ont péri et plus de 20 ont été blessées dans des attaques dans des secteurs majoritairement sunnites.

Ces attaques ont notamment visé les villes de Baqouba, Mossoul, Kirkouk et Tikrit (nord), Fallouja, à l'ouest de Bagdad, ou encore Abou Ghraib, près de la capitale irakienne, où deux personnes ont été tuées par une bombe placée sur le bas-côté d'une route.

Dans la nuit, 19 personnes ont par ailleurs été tuées, dont 14 membres de forces de sécurité, dans des attaques-suicides.

À Tarmiyah, au nord de Bagdad, vers 23 h 30 locales (16 h 30 à Montréal), deux kamikazes ont attaqué une maison où se tenait une réunion sur la sécurité, tuant onze personnes et en blessant au moins 20.

Parmi les morts figurent quatre soldats, dont un général, trois policiers et quatre combattants de la milice Sahwa qui lutte contre Al-Qaïda.

Près de la ville de Mossoul, un kamikaze a actionné un véhicule rempli d'explosifs près d'un point de contrôle de la police, tuant huit personnes, dont trois policiers, et en blessant 25.

Enfin, d'autres attaques ont tué sept personnes mardi.

Ces violences portent à plus de 700 le bilan des morts dans des attaques depuis début octobre, et à plus de 5400 depuis le début de l'année, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources sécuritaires et médicales.

Les violences sont les pires que l'Irak ait connues depuis 2008.

Depuis le début de 2013, l'AFP n'a compté que 16 jours sans morts liées à des attaques, la date la plus récente étant le 24 mai.

Le gouvernement de Nouri al-Maliki, dominé par les chiites, a lancé depuis des mois des opérations militaires à grande échelle pour tenter de lutter contre la violence, mais sans résultat.

Le pape François a appelé mercredi sur la place Saint-Pierre à prier pour un arrêt de la violence quotidienne en Irak, et pour que ce pays «trouve le chemin de la réconciliation, de la paix, de l'unité et de la stabilité».

Le président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux, le cardinal français Jean-Louis Tauran, a organisé une rencontre au Vatican avec les «surintendances» chiite, sunnite, chrétienne et yézidie, notamment, du ministère pour les Affaires religieuses de l'Irak.

Des centaines de milliers de chrétiens irakiens ont fui depuis la chute de Saddam Hussein leurs régions d'origine, en raison de la montée de l'islamisme radical et des violences.

Les experts estiment que l'Irak a besoin d'une stratégie sur le long terme pour parvenir à endiguer la vague de violences sanglantes et instaurer la confiance chez les citoyens, notamment sunnites, qui se plaignent d'être marginalisés politiquement et d'être la cible d'arrestations injustes.

M. Maliki est actuellement en visite à Washington, où il doit demander un soutien supplémentaire des États-Unis dans sa lutte contre les insurgés.