Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a ordonné à la délégation israélienne à l'ONU de boycotter le discours que le président iranien Hassan Rohani devait prononcer mardi à l'Assemblée générale de l'ONU, a indiqué un communiqué officiel.

«Le premier ministre a donné comme instruction à la délégation israélienne d'agir comme l'an dernier et de ne pas être présente durant le discours du président iranien», a précisé le communiqué du bureau de M. Nétanyahou.

«Le premier ministre estime que malgré l'offensive de charme du nouveau président iranien, la politique de son régime envers Israël n'a pas changé», a poursuivi le communiqué.

M. Nétanyahou a accusé le président Rohani de refuser comme son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad de reconnaître l'Holocauste comme «un fait historique».

«Lorsque les dirigeants iraniens cesseront de nier l'Holocauste contre le peuple juif, et cesseront d'appeler à la destruction de l'État juif et reconnaître le droit à l'existence d'Israël, la délégation israélienne assistera à leurs discours devant l'assemblée générale» de l'ONU, a également affirmé le communiqué.

Interrogé jeudi dernier sur la chaîne de télévision américaine NBC, sur le fait de savoir si, comme Mahmoud Ahmadinejad, il pensait que l'Holocauste est un mythe, Hassan Rohani a éludé la question: «Je ne suis pas un historien, je suis un politicien», a-t-il déclaré.

Selon les chaînes de télévision israélienne, le ministre des Finances Yaïr Lapid et chef du parti de centre droit «Yesh Atid»  a fait savoir par l'intermédiaire de Twitter qu'il était opposé à ce boycottage du président iranien. «C'est une erreur. Israël risque d'apparaître comme hostile à la paix» aux yeux de la communauté internationale, a estimé M. Lapid.

Par ailleurs, le premier ministre s'est félicité des déclarations mardi du président américain Barack Obama à l'ONU. «J'ai apprécié que le président américain dise que les propos conciliants de l'Iran devront être confirmés par une action transparente et vérifiable».

«Comme la Corée du Nord avant, l'Iran va tenter d'obtenir la levée des sanctions en offrant des concessions cosmétiques tout en préservant ses capacités à produire rapidement un armement nucléaire au moment choisi», a ajouté le premier ministre.

Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire de la région, et les pays occidentaux accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.

M. Rohani a promis plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident. Cependant, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales restent sous l'autorité directe du Guide suprême Ali Khamenei.