Des attentats mercredi en Irak ont fait au moins 35 morts, dont 18 dans deux familles chiites tuées lorsque leurs maisons ont été dynamitées de nuit alors qu'ils dormaient, a-t-on appris de sources sécuritaires et médicales.

Ces attentats interviennent au lendemain de la mort de plus de 60 personnes dans le pays, dont 50 à Bagdad où 12 voitures piégées ont visé des quartiers à majorité chiite.

Le regain de violence fait craindre une reprise de la guerre confessionnelle entre sunnites et chiites qui a fait des dizaines de milliers de morts en 2006-2007.

Selon un bilan établi par l'AFP, le nombre de personnes tuées dans les violences cette année approche les 4000.

L'agence AKE, spécialisée dans les évaluations de risque, dit avoir relevé une moyenne de 155 morts par semaine en Irak depuis avril, comparée à une moyenne hebdomadaire de 60 entre le début de l'année 2011 et le printemps dernier.

C'est dans la nuit de mardi à mercredi qu'a eu lieu l'attentat le plus sanglant de la journée lorsque des inconnus ont fait sauter les maisons mitoyennes de deux familles chiites au sud de Bagdad, tuant 18 personnes, dont des femmes et des enfants.

Les explosions visaient les familles de deux frères dans un village près de Latifiya, à une quarantaine de kilomètres au sud de la capitale.

Au moins cinq femmes et six enfants figurent parmi les victimes, selon une source sécuritaire.

Cette attaque intervient une semaine après qu'une autre famille chiite de cinq personnes habitant Latifiya a été abattue, la nuit, à son domicile.

Le but de ces attentats semble être d'exacerber les tensions entre sunnites et chiites dans le pays, tout en encourageant le regroupement des populations sur une base purement confessionnelle.

À Tikrit, au nord de Bagdad, des hommes non identifiés ont également fait sauter une maison dans la nuit de mardi à mercredi, tuant un jeune garçon et blessant une femme.

Selon la police, quatre autres maisons, dont celle d'un policier, ont également été détruites par des explosions.

Deux combattants de Sahwa, une milice levée parmi les tribus sunnites pour lutter contre Al-Qaïda, ont été abattus, et deux autres blessés, près de Tikrit.

Neuf autres personnes, dont sept soldats, ont été tuées dans une série d'autres attaques à Besmaya, Iskandiriya, et Tarmiya, dans les banlieues de Bagdad.

Cinq policiers ont également été tués et trois personnes blessées, dont un policier, lorsque le conducteur d'une voiture piégée a attaqué un poste de police à Mossoul, dans le nord de l'Irak.

Toujours à Mossoul, des inconnus ont abattu un commandant de l'armée dans la nuit à son domicile, tandis qu'un fermier, qui avait servi dans les Sahwa, a été retrouvé tué d'une balle dans la tête près de Kirkouk, dans le nord.

Un responsable de l'organisme de lutte anti-terroriste a annoncé la capture mercredi, près de Tikrit, d'un bras droit d'Ezzat al-Douri, le dernier haut dirigeant en fuite du régime de Saddam Hussein.

Hussein al-Khazraji a été arrêté après une longue filature, a annoncé le porte-parole de cet organisme, Samir al-Shuwali.

Ezzat al-Douri, 71 ans, était vice-président du Conseil du commandement de la révolution, la plus haute instance dirigeante sous Saddam Hussein. Il est soupçonné de diriger une partie de la rébellion sunnite contre le gouvernement, à majorité chiite.