La Cour suprême israélienne a ordonné mercredi une nouvelle enquête sur les circonstances dans lesquelles un militant américain manifestant contre la barrière en Cisjordanie avait été grièvement blessé en 2009 par des tirs israéliens, a-t-on appris de sources judiciaires.

Dans son arrêt, la Cour a donné quatre mois à l'État et à la police pour enquêter sur le type de munitions utilisé par les forces israéliennes et la distance de tir.

La famille du militant américain, Tristan Anderson, avait présenté un recours devant la Cour suprême après que les autorités israéliennes eurent classé sans suite en février 2010 leur enquête, affirmant qu'il n'y avait «pas de preuve de comportement criminel de la part de la police».

Tristan Anderson avait été touché en pleine tête par un tir de grenade lacrymogène lors d'une manifestation le 13 mars 2009 contre la barrière israélienne en Cisjordanie occupée dans le village palestinien de Nilin. Il avait subi de graves lésions au cerveau qui l'ont laissé à moitié paralysé.

Ses parents et leurs avocats ont salué la décision de la Cour suprême, estimant que l'enquête de la police avait été entachée de «négligence».

Les villages proches de Bilin et de Nilin, près de Ramallah,  accueillent chaque semaine des manifestations de protestation contre la barrière de séparation, destinée selon Israël à empêcher des attentats et qualifiée par les Palestiniens de «mur de l'apartheid».

La Cour internationale de justice (CIJ) a jugé le 9 juillet 2004 sa construction illégale et exigé son démantèlement, de même que l'Assemblée générale de l'ONU.

Son tracé, qui atteindra à terme environ 712 km, dont près des deux tiers sont achevés, se trouve à 85 % en Cisjordanie, isolant 9,4% du territoire palestinien, dont Jérusalem-Est, indique le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans un document publié à l'occasion du 9ème anniversaire de la décision de la CIJ.