Le plus important séisme en plus de 50 ans sur le sol iranien a fait des dizaines de morts mardi dans une région limitrophe et isolée du Pakistan voisin et secoué des immeubles jusqu'en Inde et dans les pays du Golfe.

La secousse, qui a eu lieu à 15h14 heure locale, a été évaluée à une magnitude de 7,7 par le Centre iranien de sismologie, voire à 7,8 par le centre américain de géophysique. «C'est la plus forte secousse dans le pays depuis 1957», a affirmé Mehdi Zareh, un responsable du Centre iranien cité par l'agence de presse Isna.

«L'épicentre du séisme est situé dans une zone désertique de la province du Sistan-Baloutchistan. Les villes les plus proches, Saravan et Khash, ont subi peu de dégâts», a affirmé un responsable du Centre national de gestion des crises, Morteza Akbar-Pour.

«Jusqu'ici, seulement 27 blessés» ont été dénombrés, a indiqué le préfet de Saravan, Mohammad Sharif Khaleghi, cité par l'agence de presse Irna. Selon un responsable local du ministère de la Santé, cité par l'agence Fars, plus 20 villages ont subi des dégâts importants.

Vingt équipes de secours ont été envoyées sur place pour évaluer les dégâts, selon le chef du Croissant-rouge iranien Mahmoud Mozafar, cité par l'agence Isna. Et les autorités ont déclaré l'état d'urgence dans la zone touchée, située à plus de 1300 km de la capitale Téhéran.

Dans la province pakistanaise du Baloutchistan, frontalière de l'est iranien, les autorités ont dénombré au moins 34 morts et 80 blessés dans le seul hôpital de Mashkail, ville reculée située à quelques kilomètres de la frontière iranienne, a dit à l'AFP un haut responsable gouvernemental.

Selon la télévision d'État pakistanaise, le séisme a causé l'effondrement de plus de mille masures en briques de terre dans cette vaste province pauvre et peu densément peuplée.

Le Premier ministre intérimaire pakistanais, Hazar Khan Khoso, a demandé aux autorités provinciales du Baloutchistan de «porter secours aux personnes affligées par cette calamité», voire de les «évacuer».

Les paramilitaires ont été déployés sur place et des hélicoptères de l'armée transportant notamment du personnel médical et des tentes étaient en route pour Maskhail, ont indiqué les forces de sécurité pakistanaises.

«Un vent de panique»

La secousse a été ressentie dans la capitale pakistanaise Islamabad et dans la métropole du pays, Karachi, où de nombreuses personnes ont précipitamment quitté les bâtiments terrorisés, selon des témoins.

Le séisme a été aussi fortement perçu dans les monarchies voisines du Golfe, notamment les Emirats arabes unis où les habitants ont évacué les tours d'habitation et de bureaux, selon des témoins.

Les tours abritant les compagnies dans le centre financier de Dubaï et Media City, ainsi que les immeubles d'habitation du front de mer, ont été évacués.

«Tout le monde est descendu dans la rue. C'est la panique», a affirmé Rami, le directeur d'une compagnie d'assurance.

Le séisme a également fait trembler la terre au Koweït, notamment dans les zones côtières, à Bahreïn où les immeubles ont été évacués dans le centre financier de Manama, dans l'est de l'Arabie saoudite et Oman, selon des habitants.

Tout comme dans le nord de l'Inde et notamment New Delhi où beaucoup d'habitants ont préféré quitter les immeubles par précaution, selon des journalistes de l'AFP.

Le 9 avril, un séisme de magnitude 6,1 avait frappé une zone rurale du sud-ouest de l'Iran faisant 37 morts et plus de 800 blessés. La secousse n'avait pas endommagé la centrale nucléaire de Bouchehr, la seule de ce pays, construite à une centaine de kilomètres au nord de l'épicentre, selon les autorités.

L'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué que le séisme de mardi n'avait pas causé de dégât à la centrale de Bouchehr ni aux autres installations nucléaires iraniennes.

Située sur plusieurs failles sismiques importantes, l'Iran a connu de nombreux tremblements de terre dévastateurs.

Le plus meurtrier ces dernières années a fait, en décembre 2003, 26 000 morts à Bam (sud), soit un quart de la population de cette ville.