Le président palestinien Mahmoud Abbas réclame d'Israël une carte délimitant les frontières d'un futur État palestinien, sur la base des lignes de 1967, avant toute reprise des négociations de paix, a déclaré vendredi son conseiller politique.

Le président «veut savoir, grâce à une carte qui serait présentée par Benyamin Nétanyahou au (secrétaire d'État américain John) Kerry, en quoi consisterait, selon le premier ministre israélien, une solution à deux États, en particulier concernant les frontières», a dit à l'AFP ce conseiller, Nimr Hammad, en rappelant une position maintes fois répétée par les Palestiniens.

«Tout retour aux négociations implique que Nétanyahou accepte les frontières de 1967», a insisté M. Hammad, faisant allusion aux lignes d'armistice antérieures à la guerre de juin 1967, ce qui impliquerait un retrait israélien de toute la Cisjordanie et Jérusalem-Est, occupées depuis.

Ces déclarations interviennent alors que M. Kerry s'apprête à effectuer son troisième déplacement en un mois au Proche-Orient, avec des étapes à Jérusalem et à Ramallah. Le département d'État a néanmoins prévenu qu'il souhaitait avant tout «voir ce qu'il (était) possible» de faire pour relancer des négociations israélo-palestiniennes gelées depuis septembre 2010.

M. Kerry, qui connaît bien les dirigeants israéliens et palestiniens depuis qu'il a présidé la commission des Affaires étrangères du Sénat, vient une nouvelle fois «écouter» les deux parties au conflit, a souligné la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.

Selon elle, le secrétaire d'État américain «dira clairement que les (deux) parties doivent vouloir revenir autour de la table» et que «des compromis et des sacrifices» devront être acceptés des deux côtés.

M. Abbas a jusqu'à présent exclu une reprise des négociations sans un gel de la colonisation juive sous toutes ses formes. Il demande aussi à négocier sur la base des frontières de 1967 et réclame la libération des prisonniers palestiniens les plus anciens détenus par Israël.

M. Nétanyahou a plusieurs fois réaffirmé que son pays n'accepterait pas de revenir aux frontières de 1967, qu'il a qualifiées «d'indéfendables».