La secrétaire d'État américaine sortante Hillary Clinton a jugé mardi que la victoire étriquée aux législatives israéliennes du Premier ministre Benyamin Nétanyahou «ouvrait les portes» vers une reprise du processus de paix avec les Palestiniens, gelé depuis deux ans.

La chef de la diplomatie américaine jusqu'au 1er février a aussi tendu la main au mouvement islamiste palestinien Hamas, engagé dans une réconciliation avec le Fatah rival.

Interrogée lors d'une conférence à Washington sur les résultats des législatives en Israël le 22 janvier, Mme Clinton a répondu que «cette élection ouvr(ait) les portes plutôt qu'elle ne les ferm(ait)» pour une reprise du dialogue direct entre Israël et les Palestiniens, au point mort depuis septembre 2010.

À ses yeux, la victoire serrée de la droite et la percée surprise du centre montrent qu'«un pourcentage significatif de l'électorat israélien avait exprimé le ''besoin de prendre un chemin différent, à la fois sur la scène intérieure et vis-à-vis du processus de paix au Proche-Orient''».

«Je sais que le président Obama et John Kerry, bientôt secrétaire d'État, vont poursuivre dans cette voie et chercher toutes les ouvertures possibles», a encore plaidé Mme Clinton, interrogée par visio-conférence des quatre coins du monde par des étudiants réunis par des médias étrangers.

«Nous devons trouver des moyens d'offrir aux Palestiniens un chemin vers la paix, la prospérité et l'État qu'ils méritent et donner aux Israéliens la sécurité et la stabilité qu'ils cherchent. Je crois que c'est toujours possible», a-t-elle assuré.

Lundi, M. Nétanyahou, en passe d'être reconduit, avait appelé à «oeuvrer pour la paix et la sécurité» au Proche-Orient lors d'une rencontre avec Tony Blair, l'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient (Nations unies, États-Unis, Union européenne et Russie).

Le Quartette n'a pas réussi à relancer les négociations israélo-palestiniennes.

Pour cela, le président palestinien Mahmoud Abbas réclame l'arrêt de la colonisation juive et la reconnaissance des lignes antérieures à la guerre de juin 1967 comme base de discussions. M. Nétanyahou rejette ces revendications et veut des négociations «sans condition préalable», en exigeant in fine la reconnaissance d'Israël comme «État du peuple juif» et le maintien sous son contrôle d'une partie du territoire d'un État palestinien.

Mme Clinton s'est aussi exprimée sur la réconciliation palestinienne entre le Fatah du président Abbas, au pouvoir en Cisjordanie, et le Hamas, qui contrôle Gaza.

«Le Hamas n'est pas intéressé par la démocratie et (...) reste plutôt un groupe de résistance militaire», a d'abord dit Mme Clinton, fidèle à la position de Washington qui considère le mouvement islamiste comme une «organisation terroriste».

Pour autant, «si le Hamas renonce à la violence et se transforme en entité politique comme l'ont fait le Fatah et l'Autorité palestinienne, il y a une place pour lui à la table», a ajouté la secrétaire d'État.

Le chef du Hamas, Khaled Mechaal, s'était dit «optimiste» lundi concernant la réconciliation palestinienne et a demandé aux États-Unis, sans les nommer, de respecter ce processus.

Le Fatah et le Hamas se sont entendus le 17 janvier au Caire pour reprendre d'ici la fin du mois l'application de leur accord de réconciliation.