Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a assuré lundi que le mouvement shiite libanais soutenait les dirigeants du Hamas à Gaza face à l'opération militaire israélienne, insistant que ce soutien n'était pas remis en cause par leurs divergences concernant la crise syrienne.



«L'Iran, la Syrie et le Hezbollah ne vont pas abandonner le peuple de Gaza et sa résistance, et c'est une obligation religieuse, morale, et humanitaire», a déclaré Nasrallah dans un discours retransmis à ses partisans sur un écran géant, dans la banlieue sud shiite de Beyrouth.

Le Hezbollah est un allié des régimes iranien et syrien.

Damas a longtemps soutenu le Hamas, mais le mouvement islamiste palestinien a apporté son soutien aux rebelles syriens après que des camps de réfugiés palestiniens en Syrie ont été la cible de bombardements du régime.

La rupture avait été consommée avec une attaque en règle en octobre de la télévision officielle syrienne contre M. Mechaal, accusé d'ingratitude et d'avoir «vendu la résistance pour le pouvoir», pour avoir exprimé son «soutien à la révolution du peuple syrien» lors d'un congrès en Turquie, à couteaux tirés avec le régime syrien.

Les autorités syriennes ont par ailleurs fermé le 6 novembre les bureaux du Hamas dans le pays.

Les Frères musulmans, influents au sein de l'opposition syrienne, sont idéologiquement proches du mouvement palestinien.

Le chef du Hezbollah a également appelé lundi les dirigeants arabes à fournir des armes au Hamas, tournant en dérision des États du Golfe comme le Qatar et l'Arabie Saoudite, qui souhaitent armer les rebelles syriens.

«Israël parie maintenant sur la liquidation du stock de roquettes de la résistance palestinienne, il est de notre devoir d'ouvrir les frontières et d'envoyer des armes à la résistance à Gaza», a affirmé M. Nasrallah.

«Certains qui envoient des armes en Syrie n'osent pas envoyer une balle en Palestine, à cause de la présence d'Israël», a-t-il ajouté.

Israël examinait lundi soir une proposition égyptienne de trêve avec le Hamas, selon les médias, à la veille d'une mission de paix du chef de l'ONU à Jérusalem et après cinq jours de bombardements israéliens sur Gaza qui ont fait plus de 100 morts palestiniens.