Trois roquettes ont été tirées mardi matin sur la capitale afghane Kaboul, faisant un mort et deux blessés, a-t-on appris de source policière.

L'une d'entre elles a atterri à proximité d'une chaîne de télévision en pachtoune, Shamshad TV, d'après Mohammad Ayoub Salangi, le chef de la police de Kaboul, tandis qu'une autre a atterri près d'un quartier résidentiel à l'est de la ville, selon le ministère de l'Intérieur.

Une personne est morte des suites de l'attaque et deux autres ont été blessées, selon M. Salangi. Les trois victimes «marchaient près d'abattoirs et ont été touchées par des éclats», a-t-il raconté.

Aucun groupe d'insurgés, à commencer par les talibans, n'a pour l'instant revendiqué l'attaque. Les porte-parole de ces derniers n'ont pu être joints par l'AFP.

Une quatrième roquette, non explosée, a été retrouvée, avec le téléphone qui devait servir de détonateur, a déclaré à l'AFP le chef de la police de Kaboul. Toutes les roquettes ont été tirées depuis des vignes dans la banlieue de Kaboul, de même source.

La cible des tireurs est impossible à déterminer, les roquettes étant généralement très imprécises. Les lieux des deux impacts se trouvent toutefois près du centre de la ville, à moins de deux kilomètres à vol d'oiseau du palais présidentiel.

Les tirs de roquette sur Kaboul sont peu fréquents. Cette année, trois attaques majeures ont secoué la capitale afghane. La première, coordonnée, sur la zone verte, où se trouvent les ambassades et le quartier général de l'OTAN, avait fait des dizaines de morts, la plupart du côté des assaillants, au terme de 17 heures de combat.

Deux attentats suicide à dix jours de distance en septembre ont secoué la ville, faisant à elles deux une vingtaine de victimes.

Un autre attentat suicide contre un hôtel de luxe situé sur un lac à une vingtaine de kilomètres de Kaboul avait également fait 18 morts en juin.

L'attaque de mardi intervient onze années jour pour jour après le retrait des talibans de Kaboul, le 13 novembre 2001.

Ceux-ci, arrivés au pouvoir en 1996, en ont été chassés par une coalition de l'OTAN, venue traquer Oussama ben Laden après les attentats du 11 septembre 2001 et faire tomber le régime taliban qui le protégeait.

Après onze années de combat, et malgré des milliers de milliards de dollars engloutis et jusqu'à 130 000 soldats étrangers mobilisés sous la bannière de l'OTAN, la rébellion menée par les talibans n'a pu être défaite.

Elle est notamment très active dans le sud et l'est du pays, où le régime ne contrôle que les principales villes.

L'essentiel des troupes de l'OTAN se retirera du pays d'ici la fin 2014. Les craintes sont fortes qu'une nouvelle guerre civile agite le pays, qui depuis l'invasion soviétique fin 1979 n'a jamais connu la paix.