Israël et les Palestiniens ont salué mercredi par un concert de félicitations la réélection du président Barack Obama, l'État hébreu espérant une consolidation de l'alliance avec les États-Unis et les Palestiniens une réactivation du parrainage américain du processus de paix.

«La relation en matière de sécurité entre les États-Unis et Israël est solide comme le roc, et je souhaite travailler avec le président Obama à la renforcer encore», a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont les relations personnelles avec Barack Obama sont notoirement tendues.

Le ministre de la Défense Ehud Barak a indiqué être «confiant dans la possibilité de surmonter les divergences dans les positions des deux pays si elles apparaissaient».

Le président israélien Shimon Peres a remercié M. Obama pour son «engagement sans précédent et (son) soutien à la sécurité d'Israël pendant (son) premier mandat», s'affirmant confiant qu'il «continuerait à le faire à l'avenir, en faisant face au défi nucléaire iranien de la manière que vous avez définie».

Malgré l'important soutien militaire apporté par l'administration Obama à Israël, notamment en termes de défense antimissile, et sur le plan diplomatique, en particulier à l'ONU, les divergences sur le programme nucléaire iranien, hantise de M. Netanyahu, ont parfois tourné à la confrontation publique.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a également félicité Barack Obama, souhaitant qu'il «continue ses efforts pour la paix».

Le Hamas jugera sur les actes

Le négociateur palestinien Saëb Erakat a dit «espérer qu'un État palestinien sera établi pendant le prochain mandat d'Obama», en allusion au discours du président américain en 2010 à la tribune de l'ONU appelant à «un État de Palestine indépendant, vivant en paix avec Israël» siégeant aux Nations unies l'année suivante.

«Nous espérons qu'Obama stoppera la colonisation (israélienne) immédiatement et n'empêchera pas les Palestiniens d'aller à l'ONU pour obtenir le statut d'État non membre», a ajouté M. Erakat.

«Il n'y a rien qui nous rende optimistes», a néanmoins confié un responsable palestinien sous couvert de l'anonymat.

Dans son discours de victoire, le président américain réélu a affirmé vouloir léguer aux générations futures «un pays qui traverse avec confiance cette époque de guerre pour façonner une paix fondée sur la promesse de liberté et de dignité pour chaque être humain».

Le Hamas a affirmé qu'il jugerait aux actes «s'il y a ou non un changement positif dans la politique d'Obama», selon le porte-parole de son gouvernement à Gaza, Taher al-Nounou.

La commentatrice de la radio militaire israélienne estimait néanmoins que la seconde administration Obama pourrait faire payer à Benjamin Netanyahu, par des pressions qui désormais «ont toutes les chances de ne pas être modérées», sa préférence marquée pour son adversaire malheureux, Mitt Romney.

L'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert, qui envisage un retour en politique, a lui aussi estimé qu'en prenant parti, M. Netanyahu avait «violé les règles de base qui régissent les relations entre États», selon des propos tenus devant la communauté juive de New York et rapportés par des médias israéliens.

«Pendant la campagne électorale américaine, le Premier ministre a agi et parlé d'une manière qui a été interprétée comme une ingérence flagrante en faveur du candidat républicain», a insisté un politicien centriste, Yaïr Lapid, appelant M. Netanyahu à «restaurer sa relation» avec Washington».