Une femme afghane a été poignardée à mort par son mari parce qu'elle travaillait à Hérat, capitale de la province éponyme dans l'ouest de l'Afghanistan, a-t-on appris lundi de source policière.        

Le meurtre intervient quelques jours après que la décapitation d'une femme qui refusait de se prostituer, défiant sa belle-famille, eut été révélée dans la même région.

« Kulsoom, qui n'utilisait qu'un nom, a été poignardée à huit reprises par son mari vendredi parce qu'elle travaillait », a indiqué à l'AFP, Noor Khan Nekzad, porte-parole du chef de la police de la province d'Hérat.

« Nous avons arrêté le meurtrier, Abdul Rahim, son mari », a-t-il poursuivi.

La victime, mère de deux enfants, un garçon et une fille, était mariée depuis six ans et avait été torturée à plusieurs reprises par son époux, avec qui elle se disputait fréquemment, a ajouté M. Nekzad.

« Ma fille a été tuée et elle est morte. J'ai vu son corps après qu'elle a été brutalement assassinée », a déclaré la mère de Kulsoom, en larmes sous un voile noir, à la chaîne de télévision Tolo.

« Vu comme il a tué ma mère, il devrait être tué de la même façon, poignardé à mort », a commenté, paniquée, la frêle petite fille du couple.

La police afghane avait annoncé mercredi l'arrestation de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées dans la décapitation d'une jeune femme qui refusait de se prostituer, défiant ainsi sa belle-famille.

Au moins 100 cas de violence contre les femmes ont été enregistrés dans l'ouest de l'Afghanistan en 2012, avait indiqué mercredi Abdul Qader Rahimi, directeur régional de la commission des droits de l'homme, constatant une forte augmentation de ces affaires.

En décembre dernier, la police avait sauvé Sahar Gul, une adolescente frappée et enfermée dans une toilette pendant cinq mois après qu'elle eût refusé de se prostituer, comme le souhaitait également sa belle-famille.

Malgré des milliards de dollars dépensés en dix ans de présence par la communauté internationale, la cause des femmes a peu évolué dans les provinces afghanes, très fortement marquées par la coutume. À Kaboul et dans les principales autres villes du pays, en revanche, les femmes se sont affirmées.