Dans son discours devant l'assemblée générale de l'ONU, jeudi, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a accusé Israël de procéder à un «nettoyage ethnique» avec ses colonies à Jérusalem-Est.

«C'est une campagne de nettoyage ethnique contre le peuple palestinien par la destruction de ses maisons», a dit M. Abbas.

Peu après, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, l'a rabroué dans son propre discours: «Nous ne résoudrons pas notre conflit par des discours diffamatoires à l'ONU.»

Après avoir ravi la partie est de Jérusalem à la Jordanie durant la guerre de 1967, Israël l'a ensuite annexée, geste que la communauté internationale ne reconnaît pas. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur État en Cisjordanie.

Mahmoud Abbas a en outre déclaré avoir ouvert des négociations en vue de la reconnaissance de la Palestine par l'ONU. «Des consultations intensives avec les différentes organisations régionales et les États membres» sont en cours, a-t-il dit.

Les Palestiniens souhaitent demander à l'Assemblée générale de l'ONU de reconnaître la Palestine comme État observateur.

Cette position contraste avec celle de l'an dernier, quand les Palestiniens avaient demandé au Conseil de sécurité de reconnaître la Palestine comme membre à part entière de l'ONU. 

Des responsables palestiniens ont indiqué que la nouvelle demande serait probablement soumise le 29 novembre, soit après l'élection présidentielle aux États-Unis, pour éviter que le conflit israélo-palestinien ne devienne «otage» de la politique américaine.

M. Abbas a insisté sur le fait que cette nouvelle tentative de reconnaissance «ne vise pas à délégitimer Israël, mais plutôt à établir un État qui devrait être établi: la Palestine».

Le président de l'Autorité palestinienne a toutefois précisé qu'il parlait «au nom d'un peuple en colère» qui déplore de ne pouvoir faire reconnaître ses droits malgré «une culture de paix et de résolutions internationales».

«Israël est récompensé pendant qu'il poursuit sa politique de guerre, d'occupation et de colonies», a-t-il ajouté.

Il a aussi accusé Israël de vouloir poursuivre «son occupation de Jérusalem-Est» et «l'annexion de grandes parties de la Cisjordanie», et de «refuser de discuter sérieusement de la question des réfugiés palestiniens».

M. Abbas a affirmé que les sanctions israéliennes menacent d'affaiblir l'Autorité palestinienne à un point «qui pourrait mener à son effondrement».

Il a appelé les dirigeants du monde à l'appuyer pour éviter une nouvelle «catastrophe» en Palestine.

«Soutenez l'établissement d'un État libre de Palestine maintenant et laissez la paix gagner avant qu'il soit trop tard», a-t-il dit.