Dix militants présumés d'Al-Qaïda et trois femmes ont été tués dimanche dans un raid aérien dans le centre du Yémen contre un chef local du réseau qui a échappé à l'attaque, a annoncé un responsable tribal.

Le raid a visé deux véhicules à Radaa, à 130 km au sud-est de Sanaa, tuant dix militants qui accompagnaient Abdelraouf al-Dahab et trois femmes, selon ce chef tribal, qui avait évoqué dans un premier temps la mort de cinq gardes du corps d'al-Dahab et de trois femmes.

L'avion, qui pourrait être un drone, a tiré deux roquettes: la première a raté la voiture d'al-Dahab et la seconde a atteint de plein fouet le deuxième véhicule, une camionnette où se trouvaient ses gardes du corps et les trois femmes, a précisé le responsable.

L'attaque a eu lieu aux alentours de 16H00 (13H00 GMT) sur une route entre le village de Hama et le village d'al-Dahab, Massih.

Le chef local visé est le frère de Tarek al-Dahab, qui avait, à la tête de combattants d'Al-Qaïda, pris le contrôle de la ville de Radaa en janvier avant de s'en retirer sous la pression des tribus puis d'être tué en février.

Il s'agit de la quatrième frappe aérienne visant des militants du réseau islamiste en six jours. Les trois premières avaient eu lieu dans la province désertique du Hadramout (est).

Vendredi, huit membres présumés d'Al-Qaïda avaient été tués dans un raid mené, selon un responsable local, par un drone américain dans cette province. Parmi eux figurait Khaled Batis, un chef local d'Al-Qaïda, qui conduisait la voiture visée par le raid, selon sa famille.

Sept membres présumés d'Al-Qaïda avaient péri auparavant dans deux raids similaires mardi et mercredi derniers.

Les Etats-Unis sont les seuls à avoir des drones dans la région et ont mené ces derniers mois des raids ciblés contre Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) dans le sud et l'est du Yémen, même s'ils ne l'annoncent pas officiellement.

Le réseau extrémiste avait profité de l'affaiblissement du pouvoir central, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh en 2011, pour renforcer son emprise dans l'est et le sud du pays.

Mais ses combattants avaient été délogés de la province d'Abyane (sud) à la mi-juin, après une vaste offensive de l'armée.

Dimanche, deux membres présumés d'Al-Qaïda, un Pakistanais et un Somalien, ont en outre été tués par une milice supplétive de l'armée lors d'un assaut sur une maison où ils étaient retranchés à Jaar, dans la province d'Abyane.