Trois soldats australiens de la force internationale de l'OTAN en Afghanistan ont été tués et deux autres blessés mercredi soir dans la province de l'Oruzgan, dans le sud du pays, lors d'une nouvelle «attaque de l'intérieur», a annoncé jeudi le gouvernement australien.

«Trois soldats australiens ont été tués lors d'un incident +green-on-blue+», a déclaré le ministre australien des Anciens combattants, Warren Snowdon, à la radio-télévision ABC, utilisant la terminologie de la force internationale de l'OTAN consacrée aux attaques de membres de l'armée afghane contre ses soldats.

L'incident, qui s'est produit mercredi vers 22H30 locales sur une base militaire, a également fait deux blessés australiens, a-t-il ajouté. Il porte à 36 le nombre de soldats australiens tués depuis le début du conflit.

Un responsable américain de la Défense s'exprimant sous couvert de l'anonymat avait déclaré quelques heures plus tôt que trois soldats de l'Isaf avaient été tués mercredi dans la province de l'Oruzgan, au sud du pays, lors d'une nouvelle attaque d'un homme portant l'uniforme de l'armée afghane.

Ce responsable avait précisé que les victimes n'étaient «pas américaines», mais n'avait pas fourni de précisions sur les circonstances de cette nouvelle «attaque de l'intérieur», en forte recrudescence depuis le début de l'année.

«Un individu portant un uniforme de l'Armée nationale afghane a retourné son arme contre des membres de la Force internationale de sécurité et d'assistance (Isaf), et a tué trois d'entre eux», a affirmé de son côté l'Isaf dans un communiqué.

Des forces américaines et la majorité du contingent australien (environ 1.500 hommes) sont déployés dans la province d'Oruzgan, située au nord de Kandahar.

L'attaque porte à 45 le nombre de soldats de l'OTAN tués cette année par des soldats ou des policiers des forces afghanes, soit 14% des pertes totales de l'Isaf. Pour le seul mois d'août, 15 soldats ont perdu la vie.

En 2011, 16 attaques du même type avaient fait 28 morts et 43 blessés, selon l'OTAN.

Environ 25% de ces «green-on-blue incidents» sont dus à l'infiltration de talibans, explique le commandant des forces internationales, le général John Allen.

«Des désaccords, l'animosité qui aurait pu croître entre un assaillant et nos forces en général, ou des motifs personnels» peuvent aussi être à la source de ces attaques, a ajouté le gradé la semaine passée lors d'une visioconférence depuis Kaboul.

Cinq soldats de l'Armée nationale afghane ont par ailleurs été tués mercredi dans un attentat-suicide perpétré juste après l'explosion d'une bombe artisanale dans un bastion taliban de l'est du pays, selon des autorités locales.

«Une bombe artisanale a touché le convoi des militaires. Des soldats sont sortis de leur véhicule pour évaluer les dégâts. Un kamikaze s'est alors précipité sur eux et a fait exploser sa bombe», a déclaré à l'AFP Mohammad Amin Tokhi, vice-gouverneur de la province de Kunar.