Des membres présumés d'Al-Qaïda ont rassemblé dimanche 25 hommes près d'une localité du nord de l'Irak et exécuté huit chiites, épargnant les sunnites, ont rapporté un responsable de la police et un politique local.

Quatre policiers ont en outre été blessés par l'explosion d'une bombe alors qu'ils arrivaient vers 16h30 sur les lieux de la tuerie, sur la route entre les localités d'Amerli et de Souleimane Bek, selon le lieutenant-colonel Jassem al-Bayati, qui figure parmi les blessés.

«L'attaque porte l'empreinte d'Al-Qaïda», a affirmé Ali Hashem Oghlo, un membre du Conseil provincial de Salaheddine, qui a confirmé les faits.

Les victimes étaient âgées de 16 à 20 ans, a dit M. Bayati, ajoutant que la bombe ayant explosé à l'arrivée des policiers était cachée sous l'un des corps.

Selon lui, 37 suspects ont été arrêtés après cette tuerie.

Samedi, des hommes armés avaient tué six jeunes Arabes d'Amerli alors qu'ils étaient en train de nager dans une piscine d'une ville proche, Touz Khourmatou, à majorité turkmène chiite.

Six personnes ont par ailleurs péri dimanche dans des attaques ailleurs dans le pays, dont trois policiers, selon des sources médicale et de sécurité.

Une première bombe placée au bord d'une route a explosé à 10h00 à Jorf al-Sakhr, à 60 kilomètres au sud de Bagdad, tuant trois policiers, ont rapporté, sous couvert de l'anonymat, un officier de police et un médecin travaillant dans le principal hôpital de la capitale régionale, Hilla.

Quand une autre patrouille de police est arrivée sur les lieux de l'attaque, une seconde bombe a explosé, blessant trois policiers, selon les mêmes sources.

Le chef de la police de la ville, le colonel Mohammed al-Hamdani, figure parmi les blessés.

Jorf al-Sakhr, une localité majoritairement sunnite, se situe dans une zone multiconfessionnelle surnommée le «Triangle de la mort» en raison des nombreuses attaques des insurgés qui s'y étaient produites au plus fort des violences qui avaient suivi l'invasion américaine de 2003.

Par ailleurs, à Bagdad, deux hommes travaillant pour l'organe gouvernemental gérant les biens religieux sunnites ont été tués lors de tirs en milieu de journée, a rapporté un responsable du ministère de l'Intérieur.

Et dans la ville de Mossoul (nord), des hommes armés ont tué un employé de l'opérateur de téléphonie mobile Asiacell dans sa maison, selon des sources policière et médicale.

Ces nouvelles violences portent à 127 le nombre des personnes tuées en août en Irak, dont 60 membres des forces de sécurité, selon un décompte de l'AFP reposant sur des bilans de sources médicales et de sécurité.

Si les violences ont considérablement diminué par rapport aux sanglantes années 2006-2007, elles restent encore très fréquentes en Irak.

En juillet, 325 personnes ont été tuées dans le pays, d'après les autorités, soit le mois le plus sanglant depuis août 2010.