L'Irak a connu jeudi une nouvelle journée de violences qui ont coûté la vie à au moins 33 personnes, dont 18 membres des forces de sécurité, après un pic des attaques en juillet.

Ce dernier mois a été le plus meurtrier en Irak depuis près de deux ans avec 325 morts, selon les autorités.

Ce regain de violences en Irak s'explique, selon les experts, par un contexte régional rendu tendu par le conflit en Syrie voisine et par l'instabilité politique en Irak où les tensions confessionnelles restent fortes.

Quatre membres d'une même famille ont été tués à Kirkouk (nord) et neuf personnes ont péri dans une explosion survenue avant l'«iftar», le repas de rupture du jeûne du ramadan, mais la majorité des attaques ont visé des membres des forces de sécurité.

Des inconnus ont attaqué le domicile d'une famille turkmène à Kirkouk, tuant un couple et leurs deux filles à coups de couteau, a-t-on précisé. Les cadavres du couple se trouvaient dans une pièce, ceux de leurs filles dans une autre, toutes deux couvertes de sang, a constaté un journaliste de l'AFP.

Une source policière a affirmé qu'aucun bien n'avait été volé et que le crime semblait être un acte de vengeance.

Quatre policiers ont également été abattus dans cette ville alors que trois membres de la milice Sahwa, qui combat Al-Qaïda, ont été tués dans l'explosion d'une bombe près de Balad, également au nord de la capitale, selon des sources médicales et de sécurité.

À Bagdad, une voiture piégée à Husseiniyah a tué au moins neuf personnes et blessé 32 autres, a rapporté un responsable du ministère de l'Intérieur, ajoutant que des habitants en colère avaient ensuite attaqué des policiers et brûlé leurs véhicules.

Des hommes armés ont attaqué un barrage routier proche d'un poste de police au nord-est de Samarra, tuant un policier et un membre de Sahwa, selon un capitaine de la police et une source médicale à l'hôpital de Samarra.

Un officier de l'armée a affirmé que ces hommes armés avaient également attaqué un check-point près de Doujail, également dans le nord de Bagdad, tuant un soldat et enlevant quatre autres.

Et selon le général de brigade Mohammed Khalaf Saïd al-Doulaimi, un attentat suicide a été déjoué dans le nord. Six hommes armés portant des ceintures explosives ont tenté d'attaquer un site militaire au sud de Kirkouk mais cinq d'entre eux ont été tués et le sixième a été grièvement blessé.

Au sud de la capitale, des hommes armés ont abattu sept soldats et blessé 11 dans trois attaques distinctes, selon des sources médicales et de sécurité.

Le colonel Obeid Ibrahim al-Kataa a été tué et deux autres policiers blessés lors d'affrontements avec des hommes armés qui ont tenté de prendre le contrôle d'un barrage à Al-Routba (ouest), a rapporté un policier.

En juillet, les attentats les plus sanglants ont eu lieu le 23 juillet, lorsque 29 attaques ont touché 19 villes irakiennes, tuant 113 personnes et faisant 259 blessés, la série d'attaques la plus meurtrière depuis décembre 2009.

Dans un message diffusé sur internet, l'État islamique d'Irak (ISI), branche d'Al-Qaïda, avait annoncé «une offensive sacrée au cours du ramadan», le mois de jeûne musulman, visant des cibles «soigneusement choisies», notamment les «forces de sécurité, l'armée» et des chiites.

Pour les deux premiers jours d'août, le nombre de morts s'élève à au moins 39.

Si les violences ont considérablement diminué par rapport aux sanglantes années 2006-2007, elles restent encore très fréquentes en Irak.