L'Autorité palestinienne est confrontée à sa «pire crise financière» depuis sa création en 1994, a déclaré dimanche à l'AFP un ministre du gouvernement de Salam Fayyad.

Le ministre de l'Emploi, Ahmed Majdalani, a averti que si les pays arabes donateurs n'honoraient pas leurs promesses de dons, l'Autorité palestinienne ne serait pas en mesure de payer les salaires de ses fonctionnaires en juillet et de rembourser ses dettes contractées auprès d'entreprises privées de Cisjordanie.

«Il s'agit de la pire crise financière traversée par l'Autorité palestinienne depuis sa création», a affirmé M. Majdalani.

«Les finances actuelles de l'Autorité palestinienne ne lui permettent pas de payer les salaires des fonctionnaires ce mois-ci et le mois du ramadan approche», s'est-il inquiété.

Le ramadan, en prévision duquel les musulmans achètent de grandes quantités de nourriture pour les repas festifs du soir, doit commencer vers le 20 juillet pour s'achever le 20 août.

L'Autorité palestinienne doit faire face à une crise chronique de ses finances et annonce régulièrement ne pas être en mesure de payer en temps voulu, ou du tout, les milliers de salariés du secteur public.

En juillet dernier, le premier ministre Salam Fayyad avait annoncé que le gouvernement ne paierait que la moitié des salaires des fonctionnaires en raison de la non-réception de plusieurs centaines de millions de dollars promis par les pays arabes donateurs.

Il avait assisté le 26 juillet à une réunion spéciale de la Ligue arabe pour appeler ces derniers à respecter leurs engagements financiers.

Le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) s'est aussi inquiété samedi de l'état des finances du gouvernement palestinien en Cisjordanie.

«Le comité exécutif appelle tous les États arabes frères à contribuer à trouver une solution à la crise financière à laquelle l'Autorité nationale est confrontée», indique-t-il dans un communiqué.

«La situation financière actuelle est pire que toutes les crises précédentes et nécessite une intervention rapide», déplore-t-il.

Le gouvernement de M. Fayyad doit se réunir mardi pour discuter de la crise et des mesures à prendre pour y remédier.