Deux bombes ont tué 33 personnes dans des régions tribales du nord-ouest du Pakistan, samedi, selon des responsables et des témoins. Il s'agit là d'un rappel de l'instabilité sapant ce pays disposant de l'arme nucléaire.

La première explosion, causée par une voiture piégée, a touché un marché animé de la ville de Landi Kotal, dans la région de Khyber, près de la frontière afghane, selon l'administrateur du gouvernement Khalid Mumtaz. Cette déflagration a tué 26 personnes et en a blessé plus de 50 autres. Des commerces et des véhicules ont été grandement endommagés lors de l'attaque matinale.

Des centaines de personnes se trouvaient dans le marché lorsque la voiture bourrée d'explosifs a sauté. Des séquences télévisées montrent la carcasse noircie d'un véhicule et des résidants se précipitant pour transporter les victimes à l'hôpital.

L'un des blessés, Khan Mohammed, explique qu'il se trouvait dans son échoppe en compagnie de son neveu lorsqu'il a vu un véhicule s'arrêter dans la rue. Quelques instants plus tard, il a entendu une explosion massive.

Il dit avoir été touché à l'épaule et avoir perdu connaissance. Selon lui, deux de ses neveux qui se trouvaient à l'extérieur de son commerce au moment de l'explosion ont été tués, et il s'inquiétait pour des amis blessés lors de l'attaque.

L'armée pakistanaise a mené plusieurs opérations pour déloger les militants islamistes des régions frontalières de l'Afghanistan. Landi Kotal se trouve près de l'un des deux points de passage utilisés par l'OTAN pour transporter du ravitaillement en Afghanistan, mais Islamabad a fermé ces routes l'an dernier pour protester contre des frappes américaines ayant touché par erreur des troupes pakistanaises.

Plus tard, dans le district voisin de Kohat, une bombe cachée dans un chariot a tué sept personnes, dont des policiers, a indiqué l'agent Naeem Khan.

Personne n'a immédiatement revendiqué la responsabilité des explosions, mais les soupçons sont dirigés vers des insurgés talibans du Pakistan qui ciblent souvent les forces de sécurité et les endroits publics avec des attaques à la bombe et des fusillades.

Samedi, toujours, des violences ont éclaté dans la ville de Kucklak, au sud-ouest, après qu'un homme ait supposément tenté de brûler une copie du coran, le livre saint musulman. Mis en colère par l'incident, des résidants se sont réunis et ont incendié un poste de police et cinq véhicules, a indiqué le responsable policier Shaukat Ali Khan.

M. Khan a ajouté que l'homme ayant supposément tenté de brûler un coran a été arrêté, et que la police tentait de restaurer la paix.