Le gouvernement irakien va mettre aux enchères mercredi et jeudi douze blocs d'exploration, espérant que leur attribution contribuera à accroître ses réserves et renforcera sa position de producteur clé de gaz et de pétrole.

«Le ministère du Pétrole a terminé la préparation de la quatrième session d'enchères, qui concernera 12 sites en Irak», a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère, Assem Jihad.

Ces enchères, les quatrièmes à être organisées en Irak depuis 2009, verront s'affronter 47 compagnies pour sept sites pour le gaz et cinq pour le pétrole.

Contrairement aux trois sessions précédentes lors desquelles avaient été octroyés des contrats visant à accroître la production de sites pétroliers et gaziers déjà existants, l'Irak propose cette fois des blocs d'exploration.

Comme lors des précédentes sessions d'enchères, les groupes retenus devront accepter d'être rémunérés sur une base fixe et non sur la base de contrats de partage de production, qui ont la préférence des grands groupes énergétiques.

Les exportations de pétrole irakiennes ont atteint en avril leur plus haut niveau sur un mois en plus de 20 ans, selon le ministère du Pétrole. Le gouvernement cherche aussi à augmenter sa production de gaz pour produire davantage d'électricité, qui fait cruellement défaut dans le pays, ce qui provoque la colère de la population.

Par ailleurs, Bagdad requiert désormais que les sociétés qui seront choisies ne signent pas de contrats avec la région autonome du Kurdistan, ou toute autre autorité non nationale, sans l'accord du gouvernement central, selon le chef du département des contrats du ministère du Pétrole.

Le mois passé, l'Irak avait écarté de cette session d'enchères la major américaine ExxonMobil, depuis des mois au coeur d'un conflit entre Bagdad et le Kurdistan en raison d'un accord signé à la mi-octobre un accord d'exploration pétrolière avec la région autonome.

Le gouvernement interdit à toute compagnie pétrolière ayant un contrat avec le Kurdistan de participer à des appels d'offres dans le reste du pays et la question de la répartition des revenus pétroliers entre le gouvernement central et autorités régionales reste pour l'heure non résolue.

La question du pétrole est pourtant centrale en Irak: la vente de pétrole représente environ 90% des recettes budgétaires et les deux tiers du PIB du pays, qui compte beaucoup sur cette manne pour financer sa reconstruction après des décennies de guerre et de sanctions.

L'Irak pompe actuellement environ 3 millions de barils de pétrole par jour (mbj) et ambitionne de faire passer cette année sa production à 3,4 mbj et ses exportations à 2,6 mbj.