Dix Palestiniens, la plupart des combattants, ont été tués et une quinzaine d'autres blessés vendredi lors d'une série de raids intensifs israéliens sur la bande de Gaza, a-t-on appris auprès de sources médicales et de mouvements palestiniens.

Par ailleurs, au moins quatre Israéliens ont été blessés par des tirs de projectiles de Gaza dans le secteur d'Eshkol (sud d'Israël), dont un grièvement, ont indiqué les services de secours israéliens.

Selon l'armée israélienne, une quarantaine de roquettes et d'obus «de toutes sortes» se sont abattus vendredi sur le territoire israélien en provenance de l'enclave palestinienne contre le territoire israélien. Quatre engins ont été interceptés par le système de défense antimissile «Iron Dome». Les tirs de Gaza se sont intensifiés depuis le mois dernier.

Cette escalade de violence - la plus meurtrière depuis la fin octobre 2011 - a suivi «l'élimination ciblée» du secrétaire général du groupe radical des Comités de résistance populaire (CRP), Zouheir al-Qaïssi, et d'un autre cadre du mouvement, Mahmoud Hanani, tués vendredi après-midi par un raid israélien qui a visé leur voiture à l'ouest de la ville de Gaza.

Un second raid, sur l'est de la ville de Gaza, a tué trois combattants des Brigades Al-Qods, la branche armée d'un autre mouvement radical, le Jihad islamique.

Cinq autres membres des Brigades al-Quds, dont deux commandants locaux, ont péri plus tard dans des frappes aériennes - l'une en plein centre de la ville de Gaza-, selon le Jihad islamique.

Une quinzaine de Gazaouis, dont un journaliste de l'agende de presse palestinienne Ma'an, ont été blessés par les raids aériens qui se sont succédés dans la nuit de vendredi à samedi - plus de quinze au total à 00H00, selon les services d'urgence de Gaza.

Les CRP, les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe lié au mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas, et les Brigades al-Quds du Jihad islamique ont revendiqué des tirs contre Israël vendredi. Ces dernières se sont attribuées 44 tirs.

La branche armée des CRP, les Brigades Al-Nasser Salaheddine, ont menacé Israël d'une «riposte foudroyante» après la mort de leur chef.

L'armée israélienne a confirmé qu'un appareil avait visé «un important responsable, Zouheir al-Qaïssi, et un de ses collaborateurs, Mahmoud Hanani».

«Le groupe (CRP) était responsable de la préparation d'une attaque terroriste qui devait avoir lieu via le Sinaï dans les prochains jours», a-t-elle dit dans un communiqué. «L'équipe faisait partie de l'infrastructure terroriste utilisée pour lancer des attaques via la péninsule du Sinaï et la frontière israélo-égyptienne».

Le précédent secrétaire général des CRP, Kamal al-Nayrab, a été tué le 19 août par une frappe israélienne à Rafah dans le sud de la bande de Gaza, près de la frontière avec l'Égypte.

Le 18 août, des hommes armés avaient franchi la frontière israélo-égyptienne et mené des attaques dans le désert israélien du Néguev. Huit Israéliens avaient été tués et l'État hébreu avait imputé ces attaques aux CRP qui avaient démenti.

Le mouvement islamiste du Hamas, qui contrôle Gaza, y impose une trêve de facto avec Israël, mais les combattants d'autres mouvements tirent ponctuellement des roquettes. Israël y riposte généralement par des raids aériens.

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur du Hamas a qualifié «l'escalade sioniste de crime injustifié visant à déstabiliser la situation sécuritaire à Gaza et empêcher les efforts de réconciliation (interpalestinienne)».

De son côté, la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, a «salué les martyrs Zouheir al-Qaïssi et Mahmoud Hanani, jurant que leur sang ne sera pas versé en vain».

À Ramallah (Cisjordanie), le porte-parole du président palestinien Nabil Abou Roudeina, a condamné «la dernière escalade israélienne qui créé une atmosphère négative et va conduire à un nouveau cycle de violences dans la région».