Le général John Allen, qui dirige l'ISAF, la force armée de l'OTAN en Afghanistan, a décidé samedi de «rappeler tout le personnel» de l'ISAF travaillant dans les ministère afghans, après l'assassinat de deux «officiers» de l'ISAF dans le ministère de l'Intérieur.

«Pour des raisons de protection évidentes, j'ai pris des mesures immédiates pour rappeler tout le personnel de l'ISAF travaillant dans les ministères dans et hors de Kaboul», a déclaré le général Allen, tout en rappelant que l'ISAF reste «investie dans son partenariat avec le gouvernement de l'Afghanistan».

À Kaboul, deux «conseillers américains» ont été retrouvés «tués par balle», «dans leur bureau» du ministère de l'Intérieur, «par terre (...) par d'autres collègues internationaux», a déclaré Sediq Sediqqi, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, à la chaîne d'information afghane Tolo news.

Les talibans ont revendiqué quant à eux l'assassinat de quatre conseillers au ministère de l'intérieur par «un héros», Abdul Rahman, ayant agi «en réaction au manque de respect des envahisseurs pour les objets sacrés de l'islam, particulièrement dans le dernier cas de l'incinération de Corans dans la base de Bagram», au nord-est de Kaboul, dans la nuit de lundi à mardi.

Le déficit de confiance entre les troupes étrangères et les forces de sécurité afghanes est devenu criant ces derniers mois, les attaques entre soldats «amis» se multipliant. Ce problème pourrait remettre en question la formation des troupes afghanes, un enjeu pourtant crucial pour la sécurité intérieure du pays après 2014, quand la coalition de L'OTAN aura quitté l'Afghanistan.

Le 20 janvier, un militaire afghan a tué quatre de ses formateurs français et en a blessé quinze autre en Kapisa (nord-est), où deux soldats français étaient morts dans des circonstances identiques fin décembre.

Le 20 février, des policiers afghans ont abattu un militaire albanais et en ont blessé un autre. Jeudi, deux soldats américains ont été tués par un policier afghan.