La chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Catherine Ashton est attendue mardi auprès des dirigeants israéliens et palestiniens pour tenter d'avancer vers une reprise des négociations de paix, à moins de 48 heures d'une échéance pour les rencontres «exploratoires».

«Je vais continuer à faire tous les efforts pour pousser aux négociations et à encourager les deux parties à prendre le chemin d'une solution négociée», a déclaré la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, dans un communiqué.

«Le fait que les négociateurs se parlent en face à face est encourageant», a déclaré Mme Ashton en référence aux quatre «rencontres exploratoires» qui se sont tenues à Amman depuis le début du mois, sans résultat tangible.

«J'espère recevoir des signes positifs des deux parties indiquant qu'elles sont prêtes à transformer ce progrès en actes et en négociations véritables», a-t-elle ajouté.

Mme Ashton, attendue dans l'après-midi pour une visite de trois jours, doit rencontrer le ministre israélien de la Défense Ehud Barak à Tel-Aviv avant de s'entretenir avec le président israélien Shimon Peres à Jérusalem puis le Premier ministre palestinien Salam Fayyad à Ramallah en Cisjordanie.

Elle doit aussi rencontrer l'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, UE et ONU) Tony Blair mardi soir.

Mercredi, elle se rendra à Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, pour rencontrer des représentants de la société civile.

Enfin, elle s'entretiendra mercredi soir avec le président palestinien Mahmoud Abbas et jeudi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Le Quartette a appelé le 26 octobre les deux parties à présenter leur position sur le tracé des frontières et la sécurité dans un délai de trois mois.

Les négociateurs palestiniens ont prévenu à maintes reprises qu'ils ne poursuivraient pas les discussions après l'échéance du 26 janvier sans arrêt de la colonisation israélienne.

Mais M. Netanyahu a affirmé qu'Israël considérait que le délai n'expirait que le 3 avril, trois mois après la première rencontre à Amman le 3 janvier.

Peu avant l'arrivée de Mme Ashton, une responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a exhorté «les pays européens à employer des mécanismes concrets» pour sanctionner les «violations par Israël du droit international et des exigences de la paix», dans un communiqué.

L'OLP appelle ainsi l'UE à soutenir des projets palestiniens en zone occupée sous contrôle total israélien, à «désinvestir de toutes les colonies et des projets qui soutiennent les colonies israéliennes», et à «émettre des certificats d'origine des produits des colonies».

La visite intervient alors que le climat est tendu entre l'UE et Israël en raison de récents rapports de diplomates européens.

Dans leur rapport, les chefs de mission de l'UE à Jérusalem et à Ramallah proposent de mettre les colons «violents» israéliens sur une liste noire pour les empêcher d'entrer sur le territoire de l'UE.

Un diplomate allemand chevronné, Andreas Reinicke, a été désigné lundi au poste de représentant spécial de l'UE pour le processus de paix au Proche-Orient. Il prendra ses fonctions le 1er février.