L'automne dernier, le gouvernement israélien a été accusé de battre les tambours d'une guerre préventive contre l'Iran. Le secrétaire américain de la Défense a mis Israël en garde contre une action unilatérale sur les installations nucléaires iraniennes, soupçonnées de servir de couverture à un programme d'armement.

Depuis quelques semaines, les politiciens israéliens se font plus discrets sur la scène publique. Si le ministre de la Défense, Ehoud Barak, a maintes fois répété que «toutes les options restent sur la table», il a écarté la possibilité d'une action militaire «immédiate».

«En parlant autant de l'Iran, les politiciens donnaient l'impression que c'était le problème d'Israël, alors que c'est le problème des démocraties occidentales et du Moyen-Orient en général, explique David Menashri, spécialiste de l'Iran et professeur émérite de l'Université de Tel-Aviv. Je ne sais pas si Israël pourrait lancer une action unilatérale, mais c'est dans son intérêt de laisser la communauté internationale s'occuper de la question.»

Nervosité

Les États-Unis et l'Union européenne ont durci le ton en annonçant de nouvelles sanctions récemment. Mais les conséquences d'une action pour Israël, menacé à plus d'une reprise de destruction par l'Iran, restent au coeur des préoccupations.

«Les Iraniens ont déclaré Israël leur ennemi juré, souligne Emily Landau, chercheuse et directrice du programme de contrôle d'armes et de sécurité régionale pour l'INSS. Maintenant, ils veulent acquérir l'arme nucléaire. Les peurs sont assez élevées en Israël, la question rend l'État très nerveux.»

Ce n'est pas la première fois que la communauté internationale, et Israël en particulier, s'inquiète du développement imminent de l'arme nucléaire en Iran. Mais un rapport accablant de l'Agence internationale de l'énergie atomique publié en novembre a fait réagir. Le gouvernement américain estime que Téhéran pourrait obtenir l'arme nucléaire d'ici un an. «La date a été changée tant de fois, on ne peut savoir si c'est vraiment exact, note David Menashri. Mais on sait que chaque jour, la menace se rapproche. Si ce n'est pas en 2012, ça pourrait être en 2013 ou 2014. Ce ne sera pas bien loin dans l'Histoire.»