Au moins 15 personnes ont été tuées dans une série d'explosions survenues samedi dans un marché de Bagdad et en périphérie de la capitale irakienne, rappelant du même coup les défis qui attendent les forces de sécurité du pays à la veille du départ des troupes américaines.

Ces violences constituent la deuxième attaque majeure contre des civils irakiens à éclater cette semaine, et coïncident avec les préparatifs de départ des forces américaines, qui remettront le flambeau à l'armée irakienne d'ici un peu plus d'un mois. Plusieurs Irakiens craignent que les insurgés ne profitent de cette période de transition pour perpétrer d'autres attentats, dans une tentative de regagner leur puissance d'autrefois et ainsi déstabiliser le pays.

Les responsables de la sécurité en Irak affirment toutefois être fin prêts pour le retrait des troupes américaines, prévu par une entente sur la sécurité conclue entre Bagdad et Washington en 2008. Quelque 15 000 soldats américains sont toujours déployés en Irak, alors qu'ils ont déjà été environ 170 000.

Le principal général américain en Irak, Lloyd Austin, avait reconnu plus tôt cette semaine qu'il était fort probable que des «turbulences» marquent le départ des soldats américains. Le général Austin avait toutefois affirmé que la situation ne devrait pas non plus se détériorer dans des violences interminables.

Les premiers bombardements de samedi sont survenus dans une zone où des travailleurs à la recherche d'un emploi s'étaient rassemblés, dans un village à majorité sunnite à l'ouest de Baghdad, al-Zaidan. Sept personnes ont été tuées, et onze autres blessées, selon des représentants de la police.

Plusieurs heures plus tard, trois bombes ont explosé près des étalages d'un marché, au centre-ville de Bagdad, où des commerçants vendent disques et uniformes militaires, tuant huit personnes et en blessant 19 autres.

Les attentats meurtriers surviennent quasi quotidiennement, alors que la date de départ des soldats américains ne cesse de se rapprocher. Jeudi soir, ce sont 19 personnes qui avaient été tuées dans la ville de Basra, au sud du pays, après que trois bombes eurent explosé l'une à la suite de l'autre.