Lorsque le Nouvel An arrivera en Irak, le dernier GI aura quitté ce pays, mettant un point final à une intervention militaire des États-Unis dont le coût ne se sera pas limité aux vies perdues (plus de 4400 chez les Américains) et aux dollars dépensés (plus de 1000 milliards).

Dans une brève déclaration à la Maison-Blanche, Barack Obama a annoncé hier le retrait complet de tous les soldats américains d'Irak d'ici à la fin de 2011, près de neuf ans après le début d'une guerre qui a divisé les États-Unis et terni la réputation de ce pays dans le monde.

«Comme promis, le reste de nos soldats en Irak rentrera au pays d'ici la fin de l'année. Après presque neuf ans, la guerre de l'Amérique en Irak sera finie», a déclaré le président après s'être entretenu par vidéoconférence avec le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki.

L'annonce du chef de la Maison-Blanche ne constitue pas une surprise. Aux termes d'une entente entre les États-Unis et l'Irak, les quelque 39 000 soldats américains qui se trouvent toujours en Irak devaient être rapatriés d'ici la fin de l'année.

Mais les deux pays tentaient d'en arriver à une entente qui aurait permis à un contingent de 3000 à 5000 instructeurs militaires américains de rester sur place. Les négociations ont cependant achoppé sur le refus du Parlement irakien d'accorder l'immunité à ces soldats.

Formation

Le président a laissé entendre que des rencontres auront lieu entre Américains et Irakiens pour discuter de nouveau de l'éventuelle formation de l'armée irakienne par des instructeurs de l'armée américaine.

Plusieurs républicains ont néanmoins critiqué la décision du président, qui met en péril «les victoires remportées avec le sang et le sacrifice de milliers» de soldats américains, selon Mitt Romney.

«La question incontournable est de savoir si cette décision est le résultat d'un calcul politique cru ou simplement d'une ineptie totale dans les négociations avec le gouvernement irakien», a déclaré le prétendant républicain à la présidence dans un communiqué.

S'il n'a pas crié victoire en annonçant sa décision, le président Obama a affirmé en revanche que «les derniers soldats américains sortiront d'Irak la tête haute, fiers de leurs succès et en ayant conscience du fait que le peuple américain est uni dernière son armée».

Il a ajouté que le retrait des troupes américaines d'Irak ouvrirait pour ce pays et les États-Unis «une nouvelle phase» fondée sur «des relations normales entre deux nations souveraines».