Des groupes juifs ont déjà dénoncé son «ignorance bigote». Pourtant, Glenn Beck se pose en grand défenseur des Israéliens. Et c'est pour démontrer son soutien et inspirer les masses que le controversé animateur de radio américain a lancé hier un rallye de quatre jours en Israël.

Un drapeau israélien flotte en arrière-plan. On devine le dos de la tête blanche du commentateur américain Glenn Beck. «Je vais protéger. Je vais défendre. Je vais me tenir debout. Je vais parler. Et à la fin, si c'est Sa volonté, je vais mourir aux côtés de mes frères. Voilà la promesse.»

C'est par cette vidéo promotionnelle que l'ancien animateur de Fox News a invité ses partisans à un rallye de quatre jours en Israël, commencé hier. Intitulé «Restaurer le courage», la série de discours, sur fond religieux, culminera mercredi à Jérusalem, où des centaines de personnes devraient assister à la clôture de l'événement.

Le mormon, qui ne cache pas l'importance de sa foi dans sa vie, a décidé de lancer cet appel à la défense d'Israël, choqué notamment par la possibilité de la création d'un État palestinien qui diviserait la ville sainte. L'événement s'inspire d'un rallye qu'il a tenu l'an dernier à Washington, pour «restaurer l'honneur» - décrit comme un rendez-vous de la droite américaine pour dénoncer les politiques du président Barack Obama, tête de Turc préférée de Glenn Beck.

Scepticisme

Mais la venue de Glenn Beck en Israël en laisse plusieurs perplexes. Cette année seulement, il s'est attiré deux plaintes de la Ligue Anti-Diffamation, organisme américain qui se bat contre la diffamation envers les Juifs. Un groupe de 400 rabbins l'a aussi accusé de banaliser l'Holocauste par son recours fréquent aux termes comme «nazis» pour décrire les gens avec qui il est en désaccord.

L'homme de 47 ans a pourtant exprimé son soutien indéfectible à l'État hébreu à plusieurs reprises. Il a l'appui de plusieurs membres de la Knesset, le parlement israélien, où il a été invité à parler en juillet dernier.

Sa décision de tenir un événement de cette ampleur dans la vieille ville de Jérusalem a cependant soulevé les critiques des membres arabes de la Knesset, qui ont dit craindre des violences.

Le directeur de l'American Jewish Committee de Jérusalem, Edward Rettig, prend la nouvelle de la venue de Glenn Beck en Israël avec un haussement d'épaules.

«Il est comme un touriste excentrique, d'une certaine façon, dit-il. Il arrive ici avec des idées préconçues - comme la plupart des gens, qu'ils soient de la droite ou de la gauche - il va dire ce qu'il a à dire, et puis, il va retourner à la maison. Les Israéliens en ont déjà plein les bras avec leurs problèmes, je ne crois pas que beaucoup de gens lui prêtent attention.»