Douze personnes ont été tuées et 31 blessées jeudi dans un attentat à la voiture piégée et l'attaque d'un kamikaze qui a actionné sa ceinture d'explosifs devant une banque à Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad, a affirmé un responsable des services de santé de la province.

«À 11h45 (4h45, heure de Montréal), une voiture piégée a explosé, puis un homme a actionné sa ceinture d'explosifs devant la banque Rafidaïn, dans le centre de Tikrit», a déclaré à l'AFP Raed al-Joubouri, le chef du département de la santé du gouvernorat de Salaheddine.

«Parmi les 12 tués, il y a trois militaires», a-t-il ajouté.

Un des soldats sur place a indiqué à l'AFP que des militaires étaient présents car ils venaient chercher les salaires de leur unité.

Un responsable de la sécurité de la province a confirmé le nombre des morts, mais a parlé de 33 blessés.

Selon un policier sur place, «un pick-up de fabrication chinoise a explosé dans un stationnement à côté de la banque, mettant le feu à neuf véhicules. Quand les policiers et les militaires se sont rués pour porter secours aux blessés, un kamikaze s'est fait sauter à l'entrée du parking».

La banque publique est située près de place Adala, où se trouve un marché qui était rempli de monde en raison des achats du ramadan, celui-ci devant commencer la semaine prochaine.

La police a aussitôt après interdit la circulation des véhicules dans cette ville sunnite, qui fut le berceau de la famille de l'ancien dictateur Saddam Hussein, pendu en décembre 2006.

Par ailleurs, dans le nord de Bagdad, onze débits de boissons ont été la cible d'attentats, qui ont fait sept blessés à Waziriya, selon une source du ministère de l'Intérieur.

Le 8 juin, l'État islamique en Irak, une émanation d'Al-Qaïda, avait revendiqué une série d'attentats qui avaient fait 36 morts à Tikrit, notamment près d'une mosquée d'un complexe théoriquement très sécurisé du centre-ville et contre un hôpital où étaient soignées des victimes du premier attentat, selon des sources médicales et de sécurité.

Tikrit, qui fut l'un des fiefs de l'insurrection sunnite après la chute du régime de Saddam Hussein, a été ces derniers mois le théâtre de nombreuses autres attaques.

Le 29 mars, un commando armé a ainsi tenu tête pendant plusieurs heures aux forces de sécurité en se retranchant dans le conseil provincial de Salaheddine. Cette opération, qui avait fait 58 morts, a été aussi revendiquée par la branche irakienne d'Al-Qaïda et demeure la plus meurtrière en Irak depuis août 2010.