Cinq Casques bleus français au Liban ont été blessés dans une explosion qui visait leur convoi dans la ville côtière de Saïda, dans le sud du pays, a affirmé à l'AFP le porte-parole de la force de l'ONU, Neerja Singh.

«Vers 18h (11h, heure de Montréal), une explosion a visé un convoi de la FINUL sur l'autoroute de Saïda», a affirmé M. Singh.

«Cinq Casques bleus ont été blessés dans l'explosion, dont trois ont été hospitalisés. Les enquêteurs de la FINUL sont sur place et se coordonnent avec l'armée libanaise pour déterminer les circonstances de l'incident», a-t-il ajouté.

«L'explosion s'est produite alors que le véhicule circulait le long de la route côtière, près de l'entrée sud de la ville», avait auparavant déclaré à l'AFP le responsable des services de sécurité, sous couvert de l'anonymat.

La charge explosive était placée en bord de route, selon un porte-parole de l'armée.

L'un des soldats a eu le visage brûlé et son oeil a reçu des éclats de bombe, selon une source médicale à hôpital Hammoud de Saïda. Un deuxième a été blessé à l'oeil gauche, selon la même source.

L'explosion, qui a été entendue à travers la ville de Saïda, a endommagé l'avant du véhicule de transport de troupes, ainsi que certaines voitures stationnées tout près. Des parties du véhicule de la FINUL étaient éparpillées à une vingtaine de mètres du lieu de l'explosion, et l'armée a bouclé la zone.

Le premier ministre libanais, Najib Mikati, a contacté l'ambassadeur de France au Liban, Denis Pietton, pour condamner cet attentat «immoral», selon son service de presse. Il a également demandé l'ouverture immédiate d'une enquête.

Le 27 mai, un autre attentat à la bombe à Saïda avait blessé six Casques bleus italiens, dont deux grièvement. Il n'avait pas été revendiqué.

Depuis 2006, la FINUL a été visée par plusieurs attentats, dont les auteurs n'ont pas été identifiés. Le plus meurtrier a eu lieu en juin 2007, quand six Casques bleus, trois Espagnols et trois Colombiens, ont péri dans l'explosion d'une voiture piégée près de leur patrouille.

La FINUL a été mise sur pied en 1978 afin de surveiller la frontière entre le Liban et Israël. Sa mission a été prolongée et étendue après la guerre de 2006 entre l'État hébreu et les militants libanais chiites du Hezbollah, qui a fait environ 1200 morts, pour la plupart des civils.

La Force, actuellement dirigée par l'Espagne, dispose actuellement de 13 000 hommes provenant de plusieurs pays et déployés dans le sud du Liban, l'Italie fournissant le contingent le plus important avec 2500 militaires.

Ses soldats patrouillent souvent sur les routes du sud du pays, où le Hezbollah n'a plus de présence armée apparente depuis 2006.