Six Casques bleus italiens ont été blessés, dont deux grièvement, vendredi dans un attentat à la bombe au Liban sud, condamné par les autorités libanaises et italiennes, ainsi que par l'ONU.

«Six soldats italiens ont été blessés, dont deux grièvement, dans l'attentat», a déclaré le ministre italien de la Défense d'Italie Ignazio La Russa, précisant que l'un d'entre eux «risque de perdre un oeil, tandis que l'autre est blessé à la carotide et a déjà été opéré».

«L'attentat a touché des éléments du Commandement logistique de notre contingent, dans une zone normalement tranquille, qui se trouve hors de la zone des opérations», a-t-il ajouté devant des journalistes à Milan.

Selon lui, l'attentat, survenu alors que l'ONU célèbre la Journée des Casques bleus déployés autour du globe, a été commis avec un engin explosif rudimentaire et touché une jeep et non un blindé.

Confirmant les six blessés italiens, le porte-parole de la Finul, Neeraj Singh, a indiqué que deux civils ont également été touchés dans l'explosion.

À l'Hôpital Hammoud de Saïda, le chef des urgences Georges Fhailia a confirmé que deux des Casques bleus étaient dans un état critique.

L'attaque a eu lieu dans la localité de Rmeilé, à l'entrée nord de Saïda. Une bombe a explosé au passage de la patrouille qui se rendait de Beyrouth vers le sud du pays, selon une source de sécurité.

Le véhicule de la Finul a été fortement endommagé, de même que des bâtiments avoisinants, a-t-elle ajouté.

L'armée libanaise a bouclé le secteur.

L'attentat, qui n'a pas été revendiqué, a été condamné par les autorités libanaises, italiennes et l'ONU.

«Cet acte criminel vise à nuire à la stabilité et à la sécurité dans le pays», a indiqué le président Michel Sleimane dans un communiqué à Beyrouth.

Le premier ministre sortant Saad Hariri a parlé d'un «acte terroriste qui vise non seulement les pays amis qui défendent la souveraineté du Liban, mais le pays lui-même», mettant en garde contre «les tentatives de transformer de nouveau le Liban en zone de guerre».

À Rome, le chef du gouvernement Silvio Berlusconi a affirmé être «proche de la famille des victimes et de nos hommes engagés dans la mission de paix». «Nous leur souhaitons un prompt rétablissement».

Et à New York, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a «condamné» l'attentat. «L'ONU va travailler étroitement avec les autorités libanaises pour une enquête complète et rapide sur l'attaque afin de traduire les auteurs en justice».

Le dernier attentat contre la Finul remonte à janvier 2008 quand deux militaires du contingent irlandais ont été blessés dans l'explosion d'une bombe près de Beyrouth.

La Finul a été mise sur pied en 1978 afin de surveiller la frontière entre le Liban et Israël. Sa mission a été prolongée après la guerre de 2006 opposant l'État hébreu et les militants libanais chiites du Hezbollah.

La Force dispose actuellement de 13 000 hommes, dont un millier de civils, provenant de plusieurs pays et déployés dans le sud du Liban, l'Italie fournissant le contingent le plus important (2500), devant la France (1600) et l'Espagne (1100 hommes).

Actuellement sous le commandement de l'Espagne, elle a été la cible depuis 2006 de plusieurs attentats, le plus meurtrier ayant fait six morts parmi les Casques bleus, trois Colombiens et trois Espagnols, en juin 2007.

La Finul a perdu depuis sa création 260 hommes, dont 250 soldats.