Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a affirmé dimanche à l'AFP que Chypre avait officiellement reconnu l'État de Palestine sur les frontières de 1967.

Cette reconnaissance d'un État palestinien sur l'intégralité de Jérusalem-Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza, qui serait une première pour un pays membre de l'Union européenne (UE), n'a pas été confirmée de sources officielles chypriotes, qui ont fait état d'un rehaussement du niveau de la représentation palestinienne.

M. Malki a précisé avoir reçu une lettre du président chypriote Demetris Christofias «reconnaissant officiellement l'État de Palestine sur les frontières de 1967» à l'intention du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, auquel elle a été remise dimanche.

Il a ajouté que le texte contenait un engagement à élever au rang d'ambassade la délégation palestinienne à Nicosie, sans fixer de date, une initiative déjà prise par plusieurs pays de l'UE.

À Nicosie, les autorités chypriotes n'ont pas confirmé l'information dans l'immédiat, mais ont fait référence à un relèvement du statut de la délégation palestinienne.

La question de relever le statut de la délégation palestinienne à Nicosie est «en discussion» et «tout changement (sera) annoncé en temps voulu», a indiqué le ministère chypriote des Affaires étrangères.

«Notre position de longue date est un soutien pour un État palestinien indépendant», a indiqué le porte-parole du gouvernement Stefanos Stefanou sans toutefois confirmer une reconnaissance formelle.

Les frontières d'un futur État palestinien constituent l'un des sujets les plus épineux des négociations, pour l'instant au point mort, avec Israël.

Face au blocage des négociations de paix, les responsables palestiniens se sont lancés dans une campagne internationale pour obtenir la reconnaissance du plus grand nombre possible de pays de la Palestine sur les frontières de 1967.

Ils ont enregistré depuis décembre la reconnaissance de huit États latino-américains, dont six sur les lignes de 1967 (Brésil, Argentine, Équateur, Bolivie, Guyana et Paraguay).

Les États-Unis et Israël ont dénoncé ces décisions, affirmant qu'elles diminuaient les chances de reprise des pourparlers de paix, alors que les Palestiniens affirment au contraire qu'elles permettent de «sauver une solution à deux États» en faisant pression sur Israël pour négocier sur ces bases.

Le 25 janvier, l'Irlande a décidé d'élever le statut de la délégation diplomatique palestinienne au rang de mission, comme l'avaient fait auparavant la France, l'Espagne, le Portugal et la Norvège. La mission diplomatique se situe un cran en dessous d'une ambassade, mais son chef a rang d'ambassadeur.